Pourquoi j’ai renoncé à la nationalité française durant la Coupe du monde
Pourquoi j’ai renoncé à la nationalité française durant la Coupe du monde
« Roulette russe », épisode 16. Aujourd’hui, Maxime Mianat explique pourquoi il faut choisir la nationalité d’un pays qui gagne. Retrouvez aussi le programme du jour.
Chaque jour durant la Coupe du monde, Eddy Fleck et Maxime Mianat analysent la compétition à leur façon. Attention : cette chronique peut contenir du second degré.
Des supporteurs belges dans les tribunes du stade de Kaliningrad, jeudi 28 juin 2018. / MARIANA BAZO / REUTERS
Quelle équipe supporterai-je après l’élimination des Bleus en huitièmes de finale ? Si je veux pouvoir me vanter auprès de mes collègues, les humilier chaque matin et signer chaque e-mail par la formule de politesse « championnement vôtre », il devient urgent de me trouver une affinité génétique avec un favori du Mondial. Mamie s’est montrée évasive quand je lui ai demandé si du sang allemand coulait dans les veines familiales. L’excuse de la maladie d’Alzheimer est un peu facile.
Tout changement de nationalité doit être mûrement réfléchi. J’ai encore en tête l’exemple de ce tennisman professionnel devenu résident suisse malgré la cote à 38/1 de la Nati ! Pendant l’Euro 2016, après la victoire de l’Islande contre l’Angleterre, 12 000 Français ont demandé un passeport à l’ambassade, séduits par leur football chatoyant (6 % des sondés) et le clapping de leurs supporteurs (94 %). Ils annuleront leur requête après le succès 5-2 des Bleus en quarts de finale. En conclusion, ne cédez pas aux modes au moment de vous inventer une origine opportuniste. Depuis vingt ans, je me prétends camerounais sur la piste de danse, mais suédois pendant mes entretiens d’embauche.
Le moral d’un homme est dépendant de la forme de l’équipe qu’il supporte. C’est pour cette raison que les Brésiliens semblent toujours joyeux. Avant les affiches du jour, il me reste deux solutions : accepter ma nationalité de loser pour les quatre prochaines années ou bien épouser une étrangère. Elle est serveuse chez Léon de Bruxelles. J’ignore son prénom. Le mariage aura lieu cet après-midi à la salle des fêtes de Namur.
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