Au Parti de gauche, un congrès pour continuer d’exister
Au Parti de gauche, un congrès pour continuer d’exister
Par Abel Mestre
La formation, qui revendique 6 000 adhérents, réunit son quatrième congrès de vendredi à dimanche, à Villejuif.
Jean-Luc Mélenchon l’affirmait dès le 11 juin dans une note de blog : « Le congrès du Parti de gauche nous intéresse. » Cette formation, qui revendique 6 000 adhérents, réunira son quatrième congrès du 29 juin au 1er juillet, à Villejuif (Val-de-Marne).
Le PG est depuis longtemps au cœur de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. Ce fut sa structure de recours lorsqu’il quitta, avec ses fidèles, notamment François Delapierre, le Parti socialiste il y a dix ans. Ce fut ensuite le « parti creuset », qui se voulait le pivot de la recomposition de la gauche de la gauche au sein du Front de gauche. Puis, le PG a été la matrice de la naissance de La France insoumise (LFI), mouvement « politico-social » qui veut dépasser la forme partidaire et « fédérer le peuple ».
Bon nombre de dirigeants « insoumis » (entre autres M. Mélenchon, Alexis Corbière, Manuel Bompard, Adrien Quatennens) viennent d’ailleurs du Parti de gauche. « [Le PG] est issu d’un regroupement d’organisations, groupes et personnalités de tous horizons de la nébuleuse venus de la campagne pour le non au référendum sur le traité Constitutionnel européen de 2005. (...) Ce petit parti est né en écho avec les développements de la gauche alternative mondiale. On ne peut le penser en dehors de ce contexte », écrit ainsi M. Mélenchon.
« Le mouvement est au peuple ce que le parti était à la classe »
Aujourd’hui, il est encore difficile de distinguer en termes de ligne politique le PG de LFI. « La forme incertaine de nos frontières d’organisation est en effet parfois angoissante. Elle pèse sur tous, au Mouvement comme au Parti », reconnaît, pour sa part, M. Mélenchon dans son article.
Pourquoi maintenir en vie le PG ? « Il y a des repères qui identifient le PG : l’écosocialisme, la République, la question sociale. Ce triptyque est en phase avec la tradition jauressienne, c’est notre marque de fabrique », veut croire Eric Coquerel, l’un des deux coordinateurs du PG avec Danielle Simonnet. C’est important que LFI reste un mouvement si son ambition est de rassembler plusieurs milliers de personnes. La France insoumise ne réagit pas sur tous les sujets, c’est le PG qui le fait. » Jean-Luc Mélenchon a une formule pour résumer cette séparation des fonctions : « Le mouvement est au peuple ce que le parti était à la classe ».
Au sein de LFI, le PG fait partie de « l’espace politique » qui regroupe plusieurs structures et donne une sorte d’autonomie à ces dernières. « Cela permet à des courants organisés de continuer à avoir une vie autonome et à développer sa propre identité », explique Eric Coquerel. Cependant, cet « espace politique » devrait bientôt muter pour devenir un « forum politique » et ainsi permettre une meilleure expression des débats au sein du mouvement.
Cela serait également un signal lancé vers l’extérieur pour rassurer ceux qui hésitent encore à rejoindre LFI et qui craignent d’être enrégimenter. Certains « insoumis » visent notamment Emmanuel Maurel, leader de l’aile gauche du PS qui vient de lancer un club, « Nos causes communes » avec notamment le Mouvement républicain et citoyen. L’eurodéputé est proche de M. Mélenchon et partage beaucoup de points de vue avec LFI. La recomposition de la gauche est loin d’être terminée.