Aux Etats-Unis, de plus en plus de femmes enceintes accros aux opiacés
Aux Etats-Unis, de plus en plus de femmes enceintes accros aux opiacés
Le nombre de femmes enceintes accros aux opiacés a été multiplié par quatre en l’espace de quinze ans, confirmant l’ampleur de la crise de santé publique que connaît actuellement le pays.
Les statistiques sont inquiétantes. Le nombre de femmes enceintes accros aux opiacés a été multiplié par quatre aux Etats-Unis en l’espace de quinze ans, selon des chiffres officiels rendus publics jeudi 9 août, confirmant l’ampleur de la crise de santé publique que connaît actuellement le pays.
Un rapport des centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), inédit à l’échelle nationale, révèle « des hausses importantes » entre 1999 et 2014 « dans les 28 Etats disposant de données ».
« Ces chiffres mettent en avant l’impact dévastateur de la crise des opiacés sur les familles à travers les Etats-Unis, y compris chez les plus jeunes », a commenté le directeur des CDC, Robert Redfield. « Une addiction non traitée aux opiacés durant la grossesse peut avoir des conséquences terribles », a-t-il ajouté.
Risques de mortalité maternelle et infantile accrus
Les risques de mortalité maternelle et infantile et de naissance prématurée sont notamment accrus. Les bébés nés de femmes ayant abusé d’opiacés au cours de leur grossesse développent par ailleurs souvent la même addiction et doivent subir un sevrage douloureux, appelé syndrome d’abstinence néonatal.
« L’utilisation d’opiacés chez les femmes enceintes constitue un problème majeur de santé publique », souligne le rapport des CDC.
Le taux de femmes souffrant d’addiction aux opiacés lorsqu’elles arrivent à l’hôpital pour accoucher « a augmenté de 1,5 pour 1 000 en 1999 à 6,5 en 2014 », selon le document, qui ne précise pas les types d’opiacés concernés.
Les Etats-Unis font actuellement face à une grave crise d’addiction aux opiacés – parmi lesquels des antidouleurs comme l’oxycodone ou l’héroïne – à l’origine de 42 000 morts en 2016.
Les CDC pointent notamment du doigt les médecins prescrivant trop d’opiacés et appellent à redoubler d’efforts pour empêcher les femmes enceintes de développer une addiction et les aider à se faire soigner.