La justice sénégalaise confirme la peine de prison du maire de Dakar
La justice sénégalaise confirme la peine de prison du maire de Dakar
Condamné pour détournement de fonds, Khalifa Sall voit sa candidature à l’élection présidentielle de 2019 fortement compromise.
Un pochoir représentant le maire de la capitale sénégalaise, Khalifa Sall, à Dakar, en mars 2018. / SEYLLOU / AFP
Le maire de Dakar, Khalifa Sall, a été condamné en appel, jeudi 30 octobre, à cinq ans de prison ferme pour « escroquerie portant sur des fonds publics » et « faux en écriture », une décision qui confirme la peine infligée en première instance et pourrait l’écarter de la course à l’élection présidentielle sénégalaise.
« Le tribunal confirme le jugement pour Khalifa Sall », a indiqué lors d’une audience publique le président de la cour d’appel, en l’absence de l’accusé. La cour d’appel a également condamné Khalifa Sall et trois de ses huit coaccusés à verser « solidairement » la somme de 1,8 milliard de francs CFA (environ 2,75 millions d’euros) à l’Etat du Sénégal.
En l’état, Khalifa Sall, 62 ans, ne peut pas se présenter pour défier dans les urnes le président sortant, Macky Sall, en février 2019. Il lui reste toutefois la possibilité d’introduire un ultime recours devant la Cour suprême, ce qu’il a l’intention de faire, selon une proche collaboratrice ayant requis l’anonymat. « S’il est condamné définitivement avant la date de clôture des candidatures », entre le 11 et le 26 décembre, il sera alors effectivement exclu de la course, a-t-elle ajouté, évoquant une « course contre la montre ».
Recours en cassation de Karim Wade
Khalifa Sall, en détention depuis mars 2017, avait été condamné en première instance pour le détournement d’environ 2,5 millions d’euros, prélevés entre 2011 et 2015 sur les caisses de la ville de Dakar. Maire de la capitale sénégalaise depuis 2009, ce dissident du Parti socialiste et de la majorité présidentielle affirme que les poursuites judiciaires à son encontre visent à l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2019, ce que démentent les responsables de la majorité.
La Cour suprême doit par ailleurs se prononcer jeudi sur un recours en cassation introduit par un autre candidat déclaré à la présidentielle, Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade, condamné en 2015 à six ans de prison pour « enrichissement illicite ». Karim Wade avait vu sa demande d’inscription sur les listes électorales rejetée le 2 juillet, ce qui devrait lui aussi l’empêcher de se présenter.