En 2018, la Grèce prévoit de recevoir 32 millions de touristes étrangers, contre seulement 15 millions eu 2010. / CATHAL MCNAUGHTON / REUTERS

En Grèce, le prochain bateau se fait attendre. Depuis lundi 3 septembre au matin, la puissante Fédération nationale des marins (PNO) a gelé toutes les liaisons maritimes dans le pays afin d’obtenir une hausse des salaires. La grève se prolongera mardi pour vingt-quatre heures, a annoncé la PNO, se félicitant de « la participation générale » à la grève.

Le mouvement social survient au moment où les vacanciers reviennent des quelque 227 îles habitées que compte le pays. Les compagnies de ferries avaient renforcé leur programme dimanche pour y faire face. L’union des entreprises de ferries (SEEN) a déploré « les sérieux problèmes » provoqués par cette grève, allant du blocage des touristes sur les îles et leur incapacité de rentrer chez eux par les vols programmés, à l’annulation des réservations des ferries et des hôtels et aux difficultés de ravitaillement des îles.

Selon The Independent, environ 180 000 personnes sont affectées par ce mouvement social. Les compagnies recommandent à leur passager de demander un remboursement et de prendre contact avec leur agence de voyage pour réorganiser leur voyage.

Hausse de 5 % réclamée

La Fédération a lancé cette mobilisation faute d’accord patronal aux hausses de salaire qu’elle réclame, de 5 %, en mettant en avant le gel des salaires imposé au secteur pendant la crise traversée par le pays depuis neuf ans. Sur fond de boom du tourisme notamment vers les îles — un emploi sur cinq en Grèce est lié à cette industrie —, les armateurs ont pour leur part proposé une hausse de 1 % à partir de septembre, puis une autre d’autant en juin.

Cette grève est la première depuis la sortie officielle du pays, le 21 août, des programmes de prêts UE-FMI ayant assuré sa survie financière depuis 2010 en échange d’une purge d’austérité et de réformes. Dans le sillage de cette échéance, qui allège sans le lever le strict contrôle budgétaire exercé sur la Grèce par ses créanciers, le premier ministre, Alexis Tsipras, s’est engagé vendredi à augmenter le salaire mensuel minimal, tombé à 586 euros contre environ 760 avant la crise de la dette.