Yémen : 84 morts dans des combats près de Hodeïda après l’échec des pourparlers
Yémen : 84 morts dans des combats près de Hodeïda après l’échec des pourparlers
Les combats se poursuivent dans le pays alors que des consultations très attendues sous l’égide de l’ONU ont échoué avant même d’avoir commencé, samedi à Genève.
Le médiateur de l’ONU dans le conflit au Yémen, Martin Griffiths, le 8 septembre à Genève. / DENIS BALIBOUSE / REUTERS
Au Yémen, les combats se poursuivent peu après l’échec des pourparlers qui étaient prévus à Genève. Onze combattants progouvernementaux et soixante-treize rebelles Houthis ont ainsi été tués, samedi et dimanche 9 septembre, dans de nouveaux combats autour de Hodeïda, ont fait savoir des sources hospitalières à l’Agence France-Presse.
Tenue par les rebelles depuis octobre 2014, la ville portuaire est hautement stratégique, son port servant de point de transit de 70 % des importations au Yémen. Les forces progouvernementales ont réussi à atteindre la route principale reliant Hodeïda à la capitale Sanaa et d’autres provinces.
Samedi, des consultations très attendues sous l’égide de l’Organisation des nations unies (ONU) - les premières depuis plus de deux ans - ont échoué avant même d’avoir commencé : après avoir posé des conditions à leur présence, les rebelles Houthis n’ont finalement pas fait le déplacement. Aucun face-à-face entre les deux camps n’était de toute façon prévu, tellement le fossé séparant le gouvernement et les rebelles est grand.
« Pire crise humanitaire » au monde
Quelques heures après l’annonce de cet échec cuisant par le médiateur onusien Martin Griffiths, le chef des rebelles Abdel Malek al-Houthi a appelé ses partisans à la « résistance face à l’agression » du gouvernement yéménite soutenu par une coalition militaire sous commandement de l’Arabie saoudite.
Sommant les Yéménites d’« aller aujourd’hui sur tous les fronts », M. Houthi leur a demandé de renforcer « la défense, la sécurité » et de « recruter (…) des volontaires sur le terrain », selon un discours retransmis samedi soir par la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah. Mouvement chiite, issu des marges montagneuses du nord du pays et hostile à l’Etat yéménite depuis une décennie, les houthistes bénéficient du soutien de l’Iran.
Alors que l’ONU parle du conflit yéménite comme « la pire crise humanitaire » au monde, le médiateur onusien M. Griffiths s’est montré pessimiste quant à une résolution de la situation. « Il est trop tôt pour dire quand se tiendront les prochaines consultations », a-t-il ainsi prévenu.
Jusqu’ici, les deux camps persistent en effet sur leurs positions. La coalition et ses protégés yéménites insistent sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU reconnaissant « la légitimité » du président Abd Rabbo Mansour Hadi et exigeant le retrait des Houthis des territoires qu’ils ont conquis et la restitution des armes lourdes. Les Houthis demandent, eux, « l’arrêt de l’agression » saoudo-émiratie avant toute concession.
Comprendre le conflit au Yémen en 5 minutes
Durée : 04:57