Hausse des carburants : face à la colère, le gouvernement étudie des dispositifs d’aide
Hausse des carburants : face à la colère, le gouvernement étudie des dispositifs d’aide
Le Monde.fr avec AFP
Longuement interpellé par les habitants de Verdun, Emmanuel Macron a défendu sa politique tout en promettant des mécanismes d’accompagnement.
Emmanuel Macron dans la Meuse, le 6 novembre. / LUDOVIC MARIN / AFP
Dans les rues de Verdun, le président de la République a été longuement interpellé par les habitants, mardi 6 novembre, sur la hausse de la CSG et des prix des carburants.
« On n’écrase personne », a plaidé Emmanuel Macron. « Vous n’êtes pas juste avec le gouvernement, faites votre calcul (…). Je parie que vous êtes gagnant », a répondu le chef de l’Etat, en évoquant la baisse d’un tiers de la taxe d’habitation après la hausse de la CSG, à un sexagénaire qui se plaignait que le gouvernement reprenne « doublement » ce qu’il « donne d’un côté ».
A propos de la hausse des prix de l’essence et du diesel, M. Macron a dit « le carburant, c’est pas bibi », avant de reconnaître que la progression des taxes est le fait de l’Etat, et qu’il « les assume ». La hausse des prix vient « aux trois quarts des cours mondiaux », a-t-il aussi rappelé.
Le président a également vanté la prime à la conversion en faveur de véhicules propres, « mais les gens qui sont obligés de se déplacer pour aller travailler ou qui ne peuvent pas changer de chaudière car parfois ils sont pas raccordés au gaz (…), ceux là on va trouver un mécanisme pour les accompagner tant que les prix sont si hauts (…) car ils sont un peu otages », a-t-il promis. Première piste évoquée : un élargissement des conditions d’accès au « chèque énergie », versé aux Français les plus modestes peinant à se chauffer, et qui doit passer en 2019 à 200 euros en moyenne contre 150 euros cette année.
Des propositions « cette semaine »
Interrogé sur LCI, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a jugé nécessaire de rendre « plus simple » ce dispositif, créé pour remplacer les tarifs sociaux de l’électricité et du gaz, et versé à environ 3,7 millions de ménages.
« C’est très technocratique comme système, parce que vous recevez un chèque, mais c’est un chèque que vous ne pouvez pas encaisser, c’est un chèque que vous devez déduire de votre tarification », a rappelé le ministre, selon qui « 560 000 Français » reçoivent ce chèque sans l’encaisser.
La deuxième « question qu’on doit se poser », c’est « est-ce qu’il faut aider les gens qui sont imposables » et ne bénéficient actuellement pas du chèque énergie, a poursuivi Gérald Darmanin. « Je pense qu’effectivement il faut s’occuper de tous les Français modestes » a-t-il déclaré, précisant qu’il ferait « cette semaine des propositions » sur ce sujet avec le ministre de la transition écologique, François de Rugy.
Concernant les travailleurs contraints de prendre leur véhicule, le gouvernement a par ailleurs confirmé que les aides au transport versées par les régions, à l’image des Hauts-de-France, qui proposent une aide de 20 euros par mois à partir de 60 km aller-retour de trajet quotidien, seraient « défiscalisées ».
Emmanuel Macron a en tous cas exclu un recul sur l’augmentation des prix du carburant, mardi matin, lors d’un entretien sur Europe 1. « Le gouvernement ne se trompe pas, il va dans la bonne direction », a-t-il une nouvelle fois affirmé.