Couvre-feu partiel à La Réunion, bloquée par des « gilets jaunes »
Couvre-feu partiel à La Réunion, bloquée par des « gilets jaunes »
Le préfet a interdit pour trois jours la circulation durant la nuit dans la moitié des communes de l’île, où ont lieu pillages et violences urbaines depuis samedi.
L’île a connu, lundi, une nouvelle nuit de violences avec, notamment, des affrontements entre groupes de jeunes et les forces de l’ordre. / RICHARD BOUHET / AFP
De 21 heures à 6 heures, il sera interdit durant trois nuits de circuler dans la moitié des communes de La Réunion. Le préfet de l’île a instauré un couvre-feu partiel, mardi 20 novembre, alors que La Réunion est bloquée par de nombreux barrages routiers dressés par des « gilets jaunes ». Cette mesure, qui entre en vigueur mardi soir, doit « permettre aux forces de l’ordre de se concentrer sur leur mission de sécurisation », a précisé Amaury de Saint-Quentin.
Selon la chaîne La Première, les communes sont concernées par ce couvre-feu sont :
- Saint-Denis, Le Port, Saint-Pierre, Saint-Joseph, Saint-Leu, Saint-Louis, Saint-Paul, La Possession, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-Benoît, Sainte-Anne, Le Tampon et La Plaine-des-Cafres.
Depuis samedi, plusieurs villes réunionnaises sont le théâtre de pillages et de diverses violences urbaines durant la nuit. Des voitures ont été brûlées, des commerces ont été vandalisés et incendiés, alors qu’un hypermarché à Saint-Denis a été pillé. Plusieurs caillassages et des actes de racket ont également été perpétrés sur des automobilistes roulant de nuit. Selon la préfecture, une dizaine d’interpellations ont été menées et cinq policiers ont été blessés.
Dépôt de carburant et port de commerce bloqués
Le préfet de La Réunion a durci le ton envers les « gilets jaunes », déclarant lors d’un point de presse que « le rétablissement de la liberté de circulation était sa priorité ». Les renforts de gendarmes mobiles arrivés de Mayotte et de métropole lundi et mardi « lui permettent d’engager des actions dans ce sens », a-t-il souligné.
Des « gilets jaunes » bloquent une route à Saint-Denis, le 19 novembre. / RICHARD BOUHET / AFP
L’île vit au ralenti depuis l’apparition des premiers barrages routiers, samedi. Mardi, l’ensemble des établissements scolaires, la plupart des commerces et des stations-service, ainsi que des services publics, restaient fermés. Mardi à midi, 35 barrages étaient toujours dressés sur les routes réunionnaises pour protester notamment contre la hausse des prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat.
Le dépôt de carburant de l’île comme le port de commerce sont bloqués par des manifestants depuis lundi. Trois escales de paquebot de croisière ont été annulées et les compagnies aériennes bouleversent leurs programmes de vol en raison du barrage filtrant dressé depuis samedi devant l’aéroport Roland-Garros de Saint-Denis. Les deux usines sucrières de l’île sont également à l’arrêt depuis samedi.
Le préfet de La Réunion a également annoncé également l’ouverture de discussions avec divers collectifs de manifestants, aux revendications très disparates, mais aussi avec les élus locaux, les acteurs économiques et les syndicats, à partir de mardi après-midi.
Blocage du 17 novembre : 3 questions autour de la hausse des prix du carburant
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