Le gel du tarif d’électricité devra être compensé, selon le PDG d’EDF
Le gel du tarif d’électricité devra être compensé, selon le PDG d’EDF
Parmi les mesures fiscales annoncées pour apaiser le mouvement des « gilets jaunes », le premier ministre a décidé mardi une suspension pour six mois de l’augmentation des prix de l’électricité.
L’absence d’augmentation du tarif réglementé d’électricité cet hiver devra être compensée ultérieurement, a prévenu jeudi 6 décembre le président-directeur général d’Electricité de France (EDF), Jean-Bernard Lévy. Le « cadeau » fiscal annoncé mardi par le premier ministre, Edouard Philippe, sous la pression des « gilets jaunes » pourrait donc ne pas faire long feu.
« A un autre moment, il faudra que les comptes soient faits et que le coût de l’électricité soit traduit dans les factures », a affirmé M. Lévy sur RTL. Appliqué par EDF à environ 26 millions de foyers, le tarif réglementé d’électricité est fixé selon une formule de calcul complexe, qui permet notamment de couvrir les coûts de l’entreprise.
Rattrapages rétroactifs
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé récemment qu’elle comptait proposer une évolution du prix au début de 2019, et des associations ont alerté sur une hausse qui pourrait atteindre 8 % à 10 %. Le gouvernement dispose de trois mois pour mettre en œuvre une proposition formulée en février, ce qui repousserait la décision au mois de mai.
« C’est le ministre [de l’énergie] qui fixe les prix, il n’a pas prévenu les opérateurs, pas plus EDF que les autres » de sa décision de ne pas entériner de hausse cet hiver, a encore précisé M. Lévy.
En 2016, une décision de Ségolène Royal concernant les tarifs de l’électricité avait conduit les concurrents d’EDF à déposer un recours devant le Conseil d’Etat. Celle-ci avait été annulée par l’institution ; ce qui avait entraîné des rattrapages rétroactifs pour les clients d’EDF.
Par ailleurs, Jean-Bernard Lévy a annoncé le lancement par EDF d’une « prime exceptionnelle » pour faciliter le remplacement des chaudières au fioul par des pompes à chaleur. Cette prime s’ajoutera à celle déjà existante de 3 000 euros pour les ménages modestes, et de 2 000 euros pour les autres.
« Au-delà de l’aide du gouvernement, nous allons, nous, faire un effort exceptionnel et augmenter de 50 % l’aide [au changement de] la chaudière pour les pompes à chaleur […] car la pompe à chaleur, c’est de l’électricité décarbonée », a affirmé M. Lévy.