Pologne : un responsable de la sécurité arrêté après l’assassinat du maire de Gdansk
Pologne : un responsable de la sécurité arrêté après l’assassinat du maire de Gdansk
Le Monde.fr avec AFP
L’homme est soupçonné de fausses déclarations après l’attaque au couteau qui a coûté la vie à Pawel Adamowicz, pour masquer des négligences.
Le responsable du service de sécurité pendant la fête au cours de laquelle le maire de Gdansk, Pawel Adamowicz, a été poignardé, a été interpellé, a annoncé lundi 21 janvier le parquet. Il lui reproche de « fausses déclarations » sur les circonstances de l’attaque.
« Dariusz S. a transmis à la police une plaquette d’identification “Média” pour masquer des négligences dans l’organisation de la sécurité au cours de l’événement », a déclaré une porte-parole du parquet de Gdansk, Grazyna Wawryniuk. Or, selon les premiers résultats de l’enquête, l’agresseur, Stefan W., mis en examen pour le meurtre du maire Pawel Adamowicz, « ne portait pas ce genre de plaquette au moment de son acte », a-t-elle précisé.
Fausses déclarations
Dariusz S., qui a été arrêté à son domicile, est aussi soupçonné d’avoir poussé un de ses subordonnés de la société de gardiennage à faire des fausses déclarations, a ajouté la porte-parole. Il risque jusqu’à huit ans de prison.
Stefan W., quant à lui, immédiatement arrêté sans opposer de résistance, risque une peine de prison à vie. Il rejette les accusations portées contre lui.
Le 13 janvier, cet habitant de Gdansk, âgé de 27 ans, avait asséné de coups de couteau au maire de la grande ville portuaire. Tout juste sorti de prison, où il avait passé plus de cinq ans pour des braquages de banques, il était monté sur le podium d’où Pawel Adamowicz présentait les résultats de la collecte du Grand Orchestre de charité de Noël, une organisation caritative aidant les hôpitaux pour enfants.
La mère de l’agresseur avait informé la police avant sa sortie de prison que son fils était dangereux et avait l’intention de commettre un acte spectaculaire pour se venger de sa condamnation, qu’il considérait comme injuste. Mais, apparemment, cet avertissement n’a entraîné aucune action de la police.
Samedi, la Pologne a dit adieu au maire de Gdansk au cours d’une cérémonie émouvante qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Une question demeure : le discours de haine très présent en politique a-t-il pu influencer son meurtrier.