Niches fiscales : le gouvernement ne veut pas toucher aux emplois à domicile
Niches fiscales : le gouvernement ne veut pas toucher aux emplois à domicile
« Ne touchons pas à ce qui marche », a déclaré Bruno Le Maire mercredi matin.
En relançant le débat sur la suppression de niches fiscales, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, s’est attiré les foudres de l’opposition de droite, qui l’accuse de vouloir augmenter les impôts, et les inquiétudes de nombreux bénéficiaires.
Mercredi 6 février, plusieurs membres du gouvernement ont apporté des précisions sur le projet et ont voulu se montrer rassurant, à l’image de M. Darmanin qui s’est déclaré « personnellement pas favorable » à ce que d’éventuelles suppressions de niches fiscales concernent les emplois à domicile.
Les services à la personne donnent accès à des crédits d’impôt, qui permettent aux particuliers de déduire de leur impôt 50 % des dépenses engagées pour l’emploi d’un salarié à domicile – dans la limite du plafond global de 10 000 euros pour l’ensemble des avantages fiscaux.
« Ne touchons pas à ce qui marche, a expliqué le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, sur France 2. Moi, je suis très attaché aux services à la personne, je considère que les services à la personne et les aides qui sont apportées sont un immense succès. »
« Très efficace »
Le ministre chargé des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a lui aussi défendu cette sanctuarisation sur Europe 1 : « Evidemment, on ne parle pas des chèques emploi-service pour les services à la personne (…). On sait déjà que c’est très efficace, que ça permet de lutter contre le travail au noir, (…) c’est très utile et ça crée de l’emploi. »
Pour le reste, le gouvernement a défendu l’idée de supprimer ou de mettre sous conditions de ressources certains avantages fiscaux, et ce pour des raisons de justice fiscale. « Si on baisse de 1 milliard d’euros ces niches, on peut baisser les tranches d’impôt sur le revenu des gens qui gagnent 1 700 – 1 800 euros par mois de 104 euros en moyenne », a calculé Gérald Darmanin mercredi matin.
« Qu’on regarde l’ensemble des niches fiscales, moi, j’y suis tout à fait favorable. Gérald Darmanin a raison de souligner qu’il y a 100 milliards d’euros de niches fiscales », a soutenu pour sa part M. Le Maire.
« Quand vous supprimez une niche fiscale, vous augmentez les impôts. Donc il vaut mieux se poser la question de l’organisation de l’impôt que de réduire des niches », a au contraire critiqué le président (Les Républicains) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Eric Woerth. Il a dénoncé sur CNews un « concours Lépine tous les jours des petites idées » alors que « la France a besoin de grandes idées ».
Marine Le Pen s’est placée sur la même ligne. « Disons-le clairement aux gens : la suppression des niches fiscales, c’est une augmentation d’impôts », a-t-elle déclaré sur Franceinfo. « On peut envisager de supprimer des niches fiscales si on baisse massivement les impôts », a-t-elle concédé, « mais on ne peut pas laisser les impôts tels quels et supprimer les niches fiscales ».