Des avions, des chars d’assaut, un discours… le 4-Juillet « très différent » voulu par Donald Trump
Des avions, des chars d’assaut, un discours... le 4-Juillet « très différent » voulu par Donald Trump
Le Monde.fr avec AFP et AP
Le président américain a changé une cérémonie très codifiée après avoir été inspiré par le déroulement coloré, solennel et minutieusement réglé du 14-Juillet.
Deux chars M1A1 Abrams et d’autres véhicules blindés qui devraient participer au 4-Juillet, sur une voie de garage, à Washington D.C., le 2 juillet 2019. / MARK WILSON / AFP
Il y aura deux chars d’assaut, M1A2 Abrams, deux véhicules blindés Bradley, un survol par Air Force One, un bombardier B-2, des chasseurs F-35, les Blue Angels… Le président Donald Trump qui avait promis de bouleverser l’ordonnancement de la fête nationale américaine, le 4-Juillet, a vu les choses en grand.
Le président a insisté cette semaine sur sa capacité à rassembler les Américains : « Je le crois, je pense que mon message passe auprès de la plupart des Américains », a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche. Ce 4-Juillet « va être très différent, il va être spécial », a-t-il ajouté. Il y aura « des avions au-dessus de nous, les meilleurs avions de chasse au monde » et « nous aurons quelques chars », a-t-il précisé.
President Trump: "We're going to have a great 4th of July in Washington DC... We're going to have planes going over… https://t.co/kwfty85NtU
— thehill (@The Hill)
Cerise sur le gâteau, le président a décidé de bouleverser un peu plus ces célébrations du Jour de l’Indépendance, en prononçant un discours « hommage à l’Amérique » sur les marches du Lincoln Memorial, monument à la gloire d’Abraham Lincoln, 16e président et défenseur de l’unité du pays pendant la guerre civile.
Un meeting de campagne
Le président apparaîtra à 18 h 30 (00 h 30 à Paris) sur les marches du Lincoln Memorial, à l’extrémité du National Mall, l’immense esplanade de la capitale où se dressent bâtiments officiels, musées et monuments.
En pleine campagne électorale, l’initiative de Donald Trump, qui vient d’annoncer sa candidature à un nouveau mandat, fait grincer des dents, d’autant que la Maison-Blanche distribue des billets VIP à des donateurs républicains et à des personnalités proches du GOP, qui assisteront au discours du président, ce qui suscite la colère des élus démocrates.
Le président apparaîtra à 18 h 30 (00 h 30 à Paris) sur les marches du Lincoln Memorial, à l’extrémité du National Mall. / MARK WILSON / AFP
Le National Park Service, l’agence chargée de gérer les parcs nationaux, les monuments nationaux, débloque près de 2,5 millions de dollars pour couvrir les coûts de l’événement organisé par Donald Trump, écrit le Washington Post.
Plusieurs élus démocrates du Congrès lui ont adressé une lettre le mettant en garde contre la tentation de transformer le Jour de l’Indépendance en « un meeting de campagne partisan et télévisé sur le Mall ». Betty McCollum, élue démocrate du Minnesota résume leur point de vue : « M. Trump détourne la célébration et la transforme en un rassemblement politique partisan, financé par les contribuables, qui vise davantage à promouvoir un culte de la personnalité de l’esprit d’indépendance et de liberté américain. »
Impressionné par le défilé du 14-Juillet à Paris en 2017
Car la tradition du 4-Juillet américain est très différente de celle du 14-Juillet français, où le milliardaire républicain a puisé son inspiration. A Washington, des groupes de musique jouent pour le Jour de l’Indépendance, des fanfares défilent et on tire un grand feu d’artifice. La journée est très patriotique mais sans véritable dimension militaire.
Invité par son homologue français il y a deux ans pour le défilé militaire du 14-Juillet sur les Champs-Elysées, Donald Trump avait été impressionné par son déroulement coloré, solennel et minutieusement réglé. « Il va falloir que nous fassions mieux », s’était-il exclamé.
L’idée initiale avait été d’organiser la parade militaire américaine pour Veterans Day, en novembre, mais un coût de 100 millions de dollars l’avait fait reculer. Le département de la défense ne s’était pas montré particulièrement empressé non plus.
Le gouvernement local du district de Columbia a répondu au président « Tanks, but no tanks » (jeu de mot sur « Merci, mais non merci », façon polie de dire « non »), reprenant l’argument avancé par le Pentagone qui avait déjà prévenu, l’année dernière, que les chenilles des blindés risquaient d’endommager les rues de la capitale fédérale.
We have said it before, and we’ll say it again: Tanks, but no tanks. (PS: The @DeptofDefense agrees, see highlighte… https://t.co/QfwieyGeHi
— councilofdc (@Council of DC)
Les opposants à Donald Trump seront aussi de la partie. L’organisation de gauche Code Pink déploiera dans le ciel de Washington le « Baby Trump », immense personnage gonflable représentant un bébé colérique à l’effigie du président américain.
Deux organisations d’anciens combattants prévoient aussi d’arborer et de distribuer des tee-shirts honorant John McCain, le feu sénateur républicain et héros de la guerre du Vietnam qui était aussi l’un des principaux ennemis du président sur la scène politique américaine.