Des députés de gauche appellent le président à protéger l’IVG des « ingérences politico-religieuses »
Des députés de gauche appellent le président à protéger l’IVG des « ingérences politico-religieuses »
Le Monde.fr avec AFP
Demandant au gouvernement de passer « des symboles aux actes », les élus entendent protéger le droit à l’avortement via une proposition de loi constitutionnelle.
Fermeture de 130 centres pratiquant l’avortement en 15 ans, « rendez-vous imprenables, manque de praticiens, affaiblissement du Planning familial » : l’entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) « est plus que réelle », estiment dans une tribune une cinquantaine de députés de gauche. Ils appellent alors le président Emmanuel Macron à ce « droit fondamental » qu’ils entendent protéger via une proposition de loi constitutionnelle, expliquent-ils dans une tribune publiée par le Journal du dimanche (JDD).
« Conquête politique, démocratique et laïque », le droit à l’avortement « reste aujourd’hui balloté entre l’affaiblissement des services publics – de prévention et de santé – et de multiples ingérences politico-religieuses », s’alarment ces députés socialistes (PS), communistes (PCF) et insoumis (LFI), emmenés par Luc Carvounas (PS), membre de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée.
« Quotidiennement (…) de nombreuses femmes se retrouvent en difficultés pour avoir accès à un droit fondamental reconnu aujourd’hui dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel. »
En attente de preuves de la part du président
Un peu plus d’un an après la panthéonisation « à juste titre » de Simone Veil, ils exhortent le président à passer « des symboles aux actes politiques » et rappellent avoir déposé « une proposition de loi constitutionnelle visant à ce que “nul ne puisse entraver le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse” ».
« Nous lui disons donc, comme à sa majorité : le progrès est comme l’amour ; il ne se décrète pas. Il se prouve ! », concluent-ils.
La délégation aux droits des femmes de l’Assemblée doit lancer prochainement une mission d’information pour définir les « évolutions législatives nécessaires » à l’accès à l’IVG. Sa présidente, Marie-Pierre Rixain, a déjà annoncé qu’elle déposerait à l’automne une proposition de loi portant notamment de 12 à 14 semaines de grossesse la limite légale pour avorter. Une piste soutenue par la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.