Jean-Claude Mailly, FO, Laurent Berger, CFDT, Philippe Martinez, CGT, en janvier 2015 / JEAN-CLAUDE COUTAUSSE /FRENCH POLITICS "POUR LE MONDE"

« Officiellement, cette réunion n’existe pas », précise l’un des futurs participants. Le principe d’une rencontre entre les cinq leaders des confédérations syndicales représentatives a pourtant été bien acté. L’information a été confirmée au Monde par plusieurs sources, dont la CFDT.

Philippe Martinez (CGT), Laurent Berger (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), François Homméril (CFE-CGC) et Philippe Louis (CFTC) devraient se retrouver à une date encore « à confirmer », mais qui devrait se situer « entre le 16 et 18 avril ». « L’idée est de faire le point sur la situation sociale », explique l’un des intéressés.

Déjà, lors de la réforme du code du travail, autour de l’été 2017, les leaders syndicaux s’étaient retrouvés de façon informelle pour discuter, ce qui ne les avait pas empêchés d’adopter des stratégies différentes.

Mais cela faisait bien longtemps qu’ils n’avaient plus échangé dans un cadre restreint. « Pour des raisons d’agenda, assure l’un d’eux. Mais il y a des dates qui circulent entre nous depuis deux mois. »

Il est vrai que le calendrier social a été bien chargé ces derniers mois, avec notamment la réforme de l’assurance chômage, de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

Deux semaines après le début de la mobilisation à la SNCF

Cette rencontre tombera deux semaines après le début de la mobilisation à la SNCF, dans un climat social aujourd’hui tendu. « Ce n’est pas la conjoncture qui s’impose à nous, mais on parle des événements de conjoncture », ajoute le même participant.

En clair, ce ne seraient pas les différentes contestations sectorielles qui auraient imposé ce rendez-vous, mais ces dernières seront forcément au menu des échanges. « Ce n’est pas une intersyndicale, insiste-t-on à la CGT. On va plaider la nécessité d’amplifier le mouvement social. »

Cette réunion n’allait pas de soi. Au soir des manifestations du 22 mars, dans « une recherche de convergence des luttes », la CGT avait proposé l’organisation d’une journée d’action interprofessionnelle le 19 avril pour « porter les revendications sur le pouvoir d’achat (salaires, pensions, minima sociaux), l’emploi et la protection sociale, les services publics et les droits collectifs ».

Mais la démarche de la centrale de Montreuil (Seine-Saint-Denis) avait de nouveau irrité ses homologues, qui avaient refusé, en signifiant leur agacement. A commencer par M. Mailly, qui avait alors affirmé que son syndicat n’avait pas pour « habitude de répondre à des convocations ».

« La convergence des luttes, c’est un combat politique, avait également déclaré Laurent Berger. Ce n’est pas au syndicalisme de relayer un tel combat. Il faut mener un combat syndical qui donne des résultats concrets aux travailleurs. »

Malgré ces critiques, le dialogue n’est manifestement pas rompu. Et, compte tenu du contexte, les sujets de discussion ne devraient pas manquer.