Afrique du Sud : L’ANC porte plainte contre Julius Malema pour trahison
Afrique du Sud : L’ANC porte plainte contre Julius Malema pour trahison
Le Monde.fr avec AFP
L’ANC a porté plainte lundi 25 avril contre Julius Malema, le leader du parti d’opposition des « Combattants pour la liberté économique » (EFF), suite à son interview accordée à Al-Jazeera jugée « inflammatoire, traître et séditieuse ».
Le Congrès National Africain (ANC), le parti sud-africain au pouvoir, a porté plainte pour trahison contre le chef du parti d’opposition des « Combattants pour la liberté économique » (EFF), Julius Malema, après qu’il eut menacé dans une interview accordée à Al-Jazeera, diffusée dimanche soir, qu’il allait « bientôt perdre patience » et qu’il n’excluait pas d’avoir recours à la violence pour renverser le gouvernement, a annoncé lundi 25 avril le porte-parole de l’ANC, Zizi Kodwa.
Plus tôt lundi, l’ANC avait dénoncé dans un communiqué ses déclarations, les qualifiant d’« inflammatoires, traîtres et séditieuses ».
Depuis plusieurs mois, les militants de ce parti réclament le départ du président sud-africain Jacob Zuma qu’ils accusent de corruption massive.
Fin mars, le chef de l’Etat a été reconnu coupable par la justice d’avoir violé la Constitution en refusant de rembourser une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée.
« Nous sommes une organisation pacifique »
Régulièrement, les députés du parti de Julius Malema perturbent les séances parlementaires en interpellant la présidente de l’Assemblée sur des points de règlement ou en scandant des slogans hostiles à Jacob Zuma.
« Nous sommes une organisation pacifique (…) mais le gouvernement répond avec tant de violence. Ils nous frappent au Parlement, ils envoient les soldats quand les gens protestent », avait déploré dimanche Julius Malema sur Al-Jazeera.
Le leader des EFF, 35 ans, qui se fait appeler « Commandant en chef » par ses sympathisants, a été exclu de l’ANC en 2012. Il dirigeait alors la ligue des jeunes du parti.
Il a fondé un an plus tard les EFF, parti de gauche radicale qui a fait son entrée au Parlement lors des dernières élections législatives de mai 2014, où il a obtenu 6,35 % des voix et 25 députés, devenant la troisième formation politique du pays.
Les EFF espèrent confirmer leur ancrage dans le paysage politique sud-africain lors des prochaines élections municipales qui se tiendront le 3 août.