Au printemps, les pollens sont les allergènes les plus présents dans l’air. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Nez qui coule, éternuements, démangeaisons... Comme souvent, ce printemps est difficile pour les personnes allergiques. Et particulièrement cette semaine, prévient le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), qui évalue le risque allergique jusqu’à vendredi à son niveau maximal (niveau 5) sur la quasi-totalité du territoire.

1. Un Français sur cinq souffre d’allergie respiratoire

Selon le RNSA, 20 % de la population est atteinte, à des degrés divers, par des problèmes d’allergie respiratoire. Une allergie est une réponse immunologique inadaptée et exagérée du corps à des substances étrangères. Ses symptômes sont variés : rhinite allergique (nez bouché, éternuements), conjonctivite allergique (yeux rouges et irrités), asthmes du fait des pollens, et, plus rarement et plus gravement, œdèmes et urticaire cutanée.

L’allergie se déclenche selon des éléments là encore assez divers : acariens, moisissures, poils d’animaux, composés organiques volatils, et surtout pollens. Ce sont ces derniers, qui se diffusent par voie aérienne, qui sont particulièrement suivis par le RNSA.

2. Des saisons polliniques qui s’allongent

Au printemps, arbres et fleurs pollinisent, selon ce qu’on appelle des « saisons polliniques » :

  • les arbres de février à avril dans le nord, et de décembre à juin dans le sud,
  • les graminées, de mai à août dans toute la France,
  • les herbacées, de juillet à septembre, voire octobre,
  • les spores de moisissures, de juin à octobre, voire novembre.

Depuis une décennie, une conjonction de facteurs (pollution de l’air, plantations en masse de certaines variétés comme l’olivier dans le sud) contribue à l’allongement des saisons polliniques, et donc des périodes à risque pour les allergiques.

Tous les pollens ne sont pas aussi allergisants. Par exemple, ceux des cyprès le sont plus que ceux des ormes. Ce graphique présente les espèces par niveau de risque allergique, du plus élevé, en haut, au plus faible, en bas.

Ambroisie 5AmbroisieArmoise 3ArmoiseAulne 4AulneBouleau 5BouleauCharme 3CharmeChâtaignier 1ChâtaignierChêne 3ChêneChenopode 3ChenopodeCyprès 5CyprèsFrêne 4FrêneGraminées 5GraminéesHêtre 2HêtreMûrier 2MûrierNoisetier 3NoisetierOlivier 3OlivierOrme 1OrmeOrtie 1OrtieOseille 2OseillePariétaire 4PariétairePeuplier 2PeuplierPin 0PinPlantain 3PlantainPlatane 3PlataneSaule 3SauleTilleul 2Tilleularbre 46arbreherbacée 26herbacée

3. Une concentration importante dans l’air

Cette semaine, ce sont les graminées qui sont responsables du pic allergique, qui touche toute la France (indice moyen à élevé), avec quelques départements un peu moins concernés.

Carte du risque allergique du 13 au 20 mai 2016.

Pour calculer ce risque, le RNSA dispose de 70 capteurs, installés dans les grandes villes françaises, généralement sur des toits, explique Charlotte Sindt, technicienne du Réseau. « Nous mesurons la concentration des pollens et des spores de moisissures dans l’air. » Cette échelle permet d’établir une carte des risques.

Selon Mme Sindt, le RNSA constate depuis une décennie « un allongement de la saison de pollinisation dans l’air pour certaines espèces, sans doute du fait du changement climatique ». Autre constat, le rôle joué par la pollution aérienne, qui « sensibilise » encore plus les allergiques , et « joue sur les pollens, qui sont détériorés par la pollution et libèrent plus d’allergènes ».

Sur son site, le RNSA propose des lectures détaillées des données, notamment par ville, mais aussi une prévision de pollinisation à trois jours.

Les Parisiens pourront également se référer au bulletin allergo-pollinique émis par AirParif pour la capitale à partir des données d’un capteur de l’Institut Pasteur.

Autre ressource, une carte anamorphosée (la taille des zones grandit selon l’échelle de risque) proposée par OpenHealth.fr

4. Quels conseils ?

La période est donc difficile pour les allergiques. Le RNSA diffuse cependant plusieurs conseils :

  • aérer sa maison tôt le matin ou tard le soir, car les pollens bougent avec les mouvements d’air chaud, plus fréquents en journée,
  • éviter de faire sécher draps et vêtements à l’extérieur,
  • se changer complètement quand on rentre à la maison, se brosser les cheveux, voire se laver les cheveux le soir.

Autres conseils classiques : éviter le sport à l’extérieur, porter des lunettes de soleil, rouler vitres fermées, jardiner avec lunettes voire masque, et même, ne pas tondre le gazon dans les périodes où la concentration en pollens est la plus forte.