Après avoir purgé une peine pour viol, un prêtre est relevé de ses fonctions
Après avoir purgé une peine pour viol, un prêtre est relevé de ses fonctions
Le Monde.fr avec AFP
Le père Dominique Spina était notamment responsable de la pastorale des enfants à Toulouse.
L’archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, a relevé de ses fonctions, mardi 3 mai, un prêtre en poste dans sa ville qui a purgé une peine de prison pour viol sur mineur. Le père Dominique Spina était notamment responsable depuis 2009 de la pastorale des enfants dans sept communes au nord de Toulouse.
Dans un communiqué, Mgr Robert Le Gall explique cette décision :
« Le père Dominique Spina comprend que l’exercice de sa charge de curé (…) est impossible à exercer dans le contexte actuel. Il m’a demandé d’en être relevé : c’est la seule solution contre la méfiance ou le soupçon généralisé. J’ai accepté son retrait. »
Par ailleurs, l’archevêque a reconnu avoir « reçu des signalements » d’abus sur mineurs, mais, « à ce stade », a indiqué ne pas « pouvoir en parler plus longuement ». « Nous sommes en train de recevoir la parole des victimes que nous accompagnerons dans les démarches qu’elles entreprendront », a-t-il expliqué.
« Dispositions paranoïaques, narcissiques et perverses »
Ancien aumônier à Pau, M. Spina avait été condamné en 2005 à cinq ans de prison pour le viol d’un lycéen de 16 ans, en 1993. Selon l’archevêque de Toulouse, le père Spina, qui a « exprimé à de nombreuses reprises son regret et a reconnu les faits reprochés », avait demandé en 2009 à reprendre un ministère.
Pourtant, d’après Mediapart qui a révélé l’affaire, durant le procès une partie des experts psychiatriques avaient pointé un risque de récidive de la part du prêtre décelant chez lui « des dispositions paranoïaques, narcissiques et perverses » et une « absence de culpabilisation ».
« Considérant que la justice ne lui défendait pas tout contact avec des enfants (…), j’ai accepté de lui confier progressivement une charge paroissiale limitée », explique Mgr Le Gall, soulignant qu’il avait alors « mis en place des normes de vigilance, de prudence et de surveillance ».