Bangaly Fofana à la lutte pour le ballon avec Stéphane Lasme, élu meilleur joueur de la finale de l'Eurocoupe. | OZAN KOSE / AFP

Strasbourg n’a pas saisi l’occasion de remporter, mercredi 27 avril, dans l’enfer de la salle du Galatasaray Istanbul, la première Coupe d’Europe de son histoire, malgré des ressources mentales inattendues.

La SIG (Strasbourg Illkirch-Graffenstaden), qui avait surpris l’Europe du basket en atteignant la finale de l’Eurocoupe, la deuxième compétition dans la hiérarchie continentale, a joué crânement sa chance et contesté jusqu’à la dernière minute la domination du Galatasaray, au budget et à l’histoire autrement plus riches. Vainqueurs 66-62 au match aller, les Strasbourgeois ont perdu 78-67 le match retour.

Limoges, seul club français vainqueur d’une C2 en 1988, pourrait attendre encore longtemps son successeur, même si Strasbourg aura démontré tout au long de son parcours européen et surtout durant cette finale qu’il est possible de briller à ce niveau sans star mais avec une défense agressive et un plan de jeu cohérent.

« On est devenus fous »

Le jeu collectif qui a fait la force des Alsaciens cette saison a subitement disparu quand l’enjeu est devenu énorme, dans les cinq dernières minutes, et la SIG y a perdu sa finale. « On est devenus fous, on a oublié le collectif et on a voulu jouer les héros », a déploré l’entraîneur Vincent Collet.

Or, personne n’avait l’étoffe d’un héros dans ce dernier quart-temps, à l’aube duquel tout était possible. La SIG avait recruté Rodrigue Beaubois, ex-grand espoir du basket français passé par la NBA, pour qu’il soit celui-là ; mais l’explosif Guadeloupéen a failli en attaque, rendant une pâle copie à 2/10 après un match aller tout aussi décevant offensivement.

Mardy Collins puis Louis Campbell, Américains expérimentés, ont longtemps été les piliers de Strasbourg dans ce match retour, soutenant un édifice menaçant d’entrée de s’effondrer sous les sauts répétés des supporteurs stambouliotes et les coups de pioche à trois points de Sinan Güler (11 points à 4/4 dans le premier quart-temps).

Le score était de 18-3 après cinq minutes de jeu et l’on se disait alors que le scénario craint par l’entraîneur Vincent Collet, celui d’un délitement total de son équipe devant l’enjeu de l’événement, était advenu. Galatasaray trouvait des tirs faciles sur chaque possession de balle, grâce à la vitesse de déplacement de ses arrières et son jeu rapide de passes.

Plusieurs chances de victoire

Strasbourg trouvait tout de même des solutions en passant à l’intérieur et, au milieu du deuxième quart-temps, revenait soudainement dans le match grâce à un 10-0 offert par des fautes bêtes du Galatasaray.

Le grand Bangaly Fofana, par deux contres successifs, commençait son travail de dissuasion à l’intérieur, la défense se faisait plus agressive et les Stambouliotes perdaient leur efficacité à longue distance : à la mi-temps, atteinte sur le score de 42-35 pour le Galatasaray, tout était encore possible pour Strasbourg et son matelas de quatre points gagné au match aller.

A la reprise, deux paniers à trois points de Goksenin Koksal donnaient 14 points d’avance à Galatasaray mais Bangaly Fofana et ses bras interminables maintenaient la SIG à flots, bien aidée par l’adresse de Louis Campbell.

Dans les trois dernières minutes, les Strasbourgeois stagnaient à six points, c’est-à-dire à un panier de la victoire en Eurocoupe, mais perdaient des ballons bêtement ou tentaient des tirs impossibles. La SIG plongeait en oubliant les vertus qui l’avaient amenée sur cette scène continentale, où personne ne l’imaginait en début de saison.

L’Elan Chalon aura l’occasion de remporter une Coupe d’Europe cette année mais il s’agira de l’Eurochallenge, la C3, dont les Bourguignons organisent la finale à quatre ce week-end.