A quelques semaines de l’Euro, et alors que le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, et Didier Deschamps, ont écarté cette semaine Karim Benzema de la sélection « au nom de l’exemplarité » dans l’affaire du chanatage à la sextape, une expertise judiciaire viserait l’actuel sélectionneur de l’équipe de France, selon des informations du Journal du dimanche.

Entraîneur de l’Olympique de Marseille de 2009 à 2012, Didier Deschamps est soupçonné d’un éventuel recel d’abus de biens sociaux dans le cadre de l’enquête sur les transferts présumés douteux du club marseillais.

Le juge Guillaume Cotelle, chargé du dossier, a signé le 7 décembre 2015 une « ordonnance de commission d’expert », visant nommément l’actuel patron des Bleus, dans laquelle il demande à un expert près la cour de Cassation de « dire quel a été le salaire perçu annuellement par M. Deschamps lorsqu’il exerçait les fonctions d’entraineur de l’OM », rapporte le journal.

Le juge se questionne également sur « l’évolution de ce traitement » et « le montant de l’indemnité de départ versée ». Le magistrat a enfin demandé à l’expert d’examiner toutes les transactions financières entre Didier Deschamps et le club marseillais au moment de son départ, officialisé le 2 juillet 2012, une semaine avant qu’il ne soit nommé à la tête de la sélection tricolore. « Compte tenu de la cessation anticipée de son contrat, M. Deschamps a-t-il été amené à verser des indemnités à l’OM et si oui de quel montant? », s’interroge le juge.

L’enquête sur les transferts présumés douteux porte notamment sur 18 opérations de transfert ou de prolongation de contrats de joueurs passés par l’OM et a déjà donné lieu à la mise en examen de l’ancien président du club Jean-Claude Dassier (2009 à 2011) et de l’ancien directeur général Antoine Veyrat (2008-2011). Le président de l’OM, Vincent Labrune, a été placé sous le statut de témoin assisté, aucune charge n’ayant été retenue contre lui, mi-décembre 2015.

Parmi les transferts dans le collimateur de la justice figureraient ceux concernant Lucho, Mbia, Diawara, Abriel, Niang, Azpilicueta, Rool, Morientes, Kaboré, Rémy, Gignac, Cheyrou, Ben Arfa ou Heinze. La justice soupçonne des opérations surévaluées, qui auraient pu donner lieu à des commissions indues versées à des agents ou des intermédiaires, au préjudice de l’actionnaire du club, pour un montant de 55 millions d’euros, a expliqué cette même source.