En Australie, 93 % de la Grande barrière de corail a blanchi
En Australie, 93 % de la Grande barrière de corail a blanchi
Le Monde.fr avec AFP
La décoloration est provoquée par la hausse de la température de l’eau, entraînant l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.
La décoloration des coraux est provoquée par la hausse de la température de l’eau. | Great Barriier Reef Marine Park / AFP
La Grande Barrière de corail traverse le pire épisode de blanchissement de coraux jamais enregistré, ont annoncé mercredi 20 avril des scientifiques. Grâce à des observations aériennes et à des inspections sous-marines, des chercheurs de l’université James Cook de Townsville, dans l’Etat du Queensland, estiment que 93 % des récifs sont affectés.
La décoloration des coraux est provoquée par la hausse de la température de l’eau, entraînant l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments. Les récifs peuvent s’en remettre si l’eau refroidit, mais ils peuvent aussi mourir si le phénomène persiste.
Les dégâts varient entre le sud de la Barrière, où les récifs devraient être en capacité de se remettre rapidement, et le Nord, où les conséquences sont très graves. Sur les 911 récifs étudiés, seuls 68 ont échappé au blanchissement, qui est également observé dans d’autres zones du pays, comme dans la baie de Sydney ou dans l’Etat d’Australie-Occidentale.
Un problème global
Andrew Baird, chercheur à l’université James Cook, a estimé que le blanchissement observé était le symptôme d’un problème global. « C’est un problème qui ne concerne pas que l’Australie », a-t-il précisé, citant le cas de l’Indonésie ou des Maldives.
« Nous nous attendions depuis quelque temps à un épisode très grave de blanchissement » en Australie, a-t-il déploré. « Je pense que nous l’avons sous les yeux. La question que l’on peut se poser est combien d’épisodes de ce genre les coraux peuvent-ils encaisser? A mon avis, pas beaucoup. »
La Grande Barrière est menacée par le réchauffement climatique, les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer qui détruisent les coraux. Le site de 345 000 km2 a évité de justesse d’être placé par l’Unesco sur sa liste des sites en péril. Canberra œuvre à un plan de préservation sur trente-cinq ans.