Le billet de 500 euros voué à disparaître
Le billet de 500 euros voué à disparaître
La Banque centrale européenne devrait décider la fin des émissions de ces billets, accusés d’être principalement utilisés dans le cadre d’activités illégales.
La BCE doit décider, mercredi 4 mai, la fin des émissions de billets de 500 euros. | MIGUEL MEDINA / AFP
Bientôt la fin des grosses coupures. La Banque centrale européenne (BCE) devrait, sauf surprise, décider mercredi 4 mai de mettre un terme à toute nouvelle émission de billets de 500 euros. Le billet est accusé d’être principalement utilisé par des trafiquants pour transporter discrètement des montants importants.
- Peu de billets en circulation mais une valeur importante
Selon les statistiques de la BCE, les billets de 500 euros représentaient en mars 3,2 % du nombre de billets en circulation, mais 27,8 % de leur valeur cumulée.
Pour beaucoup, ces données prouvent que les billets de 500 euros sont surtout utilisés dans le cadre d’activités illégales et facilitent la circulation d’argent sale, l’évasion fiscale, ou la corruption. « Pourquoi y a-t-il tant de billets de 500 euros en circulation, alors que plus de la moitié des citoyens de l’UE n’en a jamais vu ? Il y a forcément une anomalie », se questionnait ainsi en février Igor Angelini, responsable des institutions financières à Europol, sur le site Euractiv.
« Le billet de 500 euros est plus utilisé pour dissimuler que pour acheter », avait de son côté affirmé, à la mi-février, le ministre des finances français, Michel Sapin.
Dans un rapport de 2015 (PDF), Europol avait fait le calcul : 1 000 000 d’euros en coupures de 500 pèsent 2,2 kg et peuvent être facilement transportés dans une petite housse d’ordinateur portable. La même somme en billets de 50 euros pèse 22 kg.
- Une suppression mal vue en Allemagne et en Autriche
Si la plupart des pays de la zone euro vivent la disparition annoncée de cette grosse coupure avec indifférence, l’Allemagne et l’Autriche la voient d’un mauvais œil. Berlin et Vienne, suspicieux envers les transactions financières entièrement dématérialisées, craignent que cette décision ne soit qu’une première étape vers la disparition totale de l’argent physique.
Au moment de la naissance de l’euro, c’est sous la pression, entre autres, de l’Allemagne, très attachée aux espèces et qui avait auparavant une coupure de 1 000 deutschmarks, de valeur à peu près équivalente, qu’avait été créé le billet de 500 euros.