Le manga de super-héros « My Hero Academia » débarque en France
Le manga de super-héros « My Hero Academia » débarque en France
Par Pauline Croquet
Cette série de super-héros égrène les codes classiques du manga pour adolescents et réserve de bonnes surprises.
Après avoir assis son succès au Japon dans les pages du réputé magazine Shonen Jump, le manga My Hero Academia sort dans les librairies françaises ce jeudi 14 avril. Les deux premiers volumes de la série seront directement disponibles. Des épisodes de l’adaptation animée sont d’ores et déjà diffusés gratuitement sur la plateforme de vidéo à la demande ADN.
L’intrigue se situe dans un futur proche au Japon. A la suite d’une évolution humaine mystérieuse, 80 % de la population possède des facultés surnaturelles : ce sont les « alters ». Des pouvoirs qui ont fait augmenter le nombre de héros – et de vilains – de façon exponentielle sur Terre. A tel point que les super-héros font carrière et deviennent des fonctionnaires d’Etat au Japon.
My Hero Academia - Episode 1 vostfr FULL HD
Durée : 25:15
Le plus populaire des justiciers est All-Might, un homme invincible au physique d’armoire à glace et au sourire blanc comme la faïence d’une salle de bain. Izuku « Deku » Midoriya est son plus grand fan. Le jeune garçon veut entrer à Yuei, un collège prestigieux qui forme les plus grands super-héros. Problème, il fait partie des quelque 20 % de Terriens qui n’ont aucun pouvoir. Plutôt faible, il est la risée de ses camarades de classe mais n’abandonne pas pour autant son rêve. Sa rencontre avec All-Might va changer la donne.
Izuku « Deku » Midoriya, 14 ans, est le héros de la série. | Capture écran de la série animée disponible sur ADN
La série de Kohei Horikoshi, auteur de 29 ans, reprend les codes classiques du « Shonen nekketsu », genre de manga d’action à destination des adolescents : des héros qui évoluent à force de mérite et d’entraînement, des bagarres et de l’humour. Parmi les plus célèbres nekketsu, l’on retrouve Dragon Ball, One Piece ou encore Naruto, dont My Hero Academia est présentée comme la relève.
Une fois entrés à la "Hero Academia", les élèves peuvent choisir leur costume de super-héros. | BOKU NO HERO ACADEMIA © 2014 by Kohei Horikoshi / SHUEISHA Inc.
Si l’histoire et l’univers de la nouvelle série phare de Shonen Jump n’a pas grand-chose à voir avec l’immense succès commercial et littéraire qu’est Naruto, My Hero Academia a explosé au Japon au moment même où Naruto achevait sa publication dans Shonen Jump. Il y a en quelque sorte eu un passage de témoin entre les deux séries et leurs dessinateurs respectifs. L’auteur de Naruto, Masashi Kishimoto, a été un fervent supporter de My Hero Academia dès ses débuts », explique Ahmed Agne, le patron de Ki-oon, l’éditeur français.
Cette nouvelle série emprunte également beaucoup aux histoires de super-héros américaines. On pense notamment aux X-Men de Marvel pour l’inspiration super pouvoirs génétiques et aux « comics » des années 1960 pour certains costumes. Pour autant, My Hero Academia garde la fantaisie et le loufoque dont savent faire preuve les fictions japonaises en matière de galerie de vilains et de héros. Ainsi, certains personnages – ils sont nombreux, c’est à s’y perdre – sont affublés de pouvoirs baroques. « De Tsuyu, la fille-grenouille, à Eraserhead, le super-héros qui souffre de sécheresse oculaire, en passant par Kaminari, l’apprenti héros qui disjoncte et devient neuneu quand il abuse de son pouvoir… L’auteur Kohei Horikoshi a visiblement pris un pied immense à créer des personnages barrés, et tout sauf parfaits », énumère Ahmed Agne.
"My Hero Academia" met en valeur de nombreux personnages féminins. | BOKU NO HERO ACADEMIA © 2014 by Kohei Horikoshi / SHUEISHA Inc.
Mais c’est avant tout le soin apporté aux personnages féminins, pour la plupart des camarades de classe de Deku, qui interpellera probablement le plus les lecteurs de mangas shonens. « Les filles y sont souvent réduites à l’archétype de la bimbo, et la seule chose qui distingue un personnage féminin d’un autre, c’est la couleur de ses cheveux ou la taille de sa poitrine. Au contraire, dans My Hero Academia, non seulement les filles sont aussi intéressantes que les garçons, mais il n’y a pas un personnage féminin qui ressemble à un autre », insiste à raison l’éditeur Ahmed Agne.
Après deux échecs de publication, Kohei Horikoshi a décidé de dessiner « la série qu’il aurait lui-même aimé lire ». My Hero Academia, adapté d’une histoire qu’il avait imaginée en 2008, fait partie des trente meilleures ventes de 2015 au Japon parmi des titres beaucoup plus anciens et a été largement plébiscitée dans les votes des lecteurs du magazine Shonen Jump depuis sa sortie en juillet 2014.
"My Hero Academia" est la série qui, avec "One Piece", a fait le plus souvent la une du prestigieux magazine "Shonen Jump" en 2015. | Weekly Shonen Jump / SHUEISHA Inc.
Pour la sortie française, Ki-oon a décidé de tirer à 50 000 exemplaires chacun des deux volumes, le plus gros lancement de son histoire. Mais impossible pour l’heure de prédire à Deku l’apprenti super-héros la longévité du ninja Naruto ou de Luffy, le capitaine au chapeau de paille de One piece.