L’écrivain Martin Gray, auteur d’« Au nom de tous les miens », est mort
L’écrivain Martin Gray, auteur d’« Au nom de tous les miens », est mort
Le Monde.fr avec AFP
Né à Varsovie en 1922, l’écrivain franco-américain a raconté son drame d’avoir perdu des êtres chers à trois reprises, le laissant seul survivant.
L’écrivain franco-américain Martin Gray, survivant du ghetto de Varsovie et auteur du best-seller Au nom de tous les miens, est mort à l’âge de 93 ans dans la nuit de dimanche à lundi 25 avril, en Belgique, a fait savoir Jean-Marie Cheffert, le bourgmestre de Ciney, où l’écrivain résidait depuis 2012. « Il a été retrouvé décédé dans la piscine de sa seconde résidence à Ciney. Le médecin légiste n’a relevé aucun élément suspect », a précisé un porte-parole du parquet de Namur, en confirmant la mort de l’écrivain d’origine juive polonaise né à Varsovie le 27 avril 1922.
Martin Gray était l’auteur, entre autres, d’Au nom de tous les miens, un best-seller autobiographique sorti en 1971 et rédigé avec l’écrivain français Max Gallo, dans lequel il raconte son drame d’avoir perdu des êtres chers à trois reprises, le laissant seul survivant ; sa mère et ses frères, tués dans la chambre à gaz du camp de Treblinka ; son père, abattu sous ses yeux à la tête des insurgés du ghetto de Varsovie pendant la seconde guerre mondiale. Puis, le 3 octobre 1970, sa femme, Dina, et ses quatre enfants mouraient dans l’incendie de forêt du massif de Tanneron, près de Cannes, en France. Cet ancien antiquaire avait créé peu après une fondation Dina Gray, puis un centre international de jeunesse baptisé « Arche du futur », pour rendre hommage à sa première épouse.
« Un grand monsieur qui disparaît »
Martin Gray a voulu qu’un livre rende hommage à la mémoire de ceux qu’il a perdus, à la mémoire aussi de tous ceux qui ont disparu comme les siens. Au nom de tous les miens a été édité en vingt-six langues et lu par trente millions de personnes. Objet de polémiques car certains passages auraient été romancés, il a été adapté en téléfilm à succès en 1985 par Robert Enrico, avec Michael York, Brigitte Fossey et Macha Meril.
Martin Gray était une mémoire vivante de la tragédie du XXe siècle. Evadé du camp nazi d’extermination de Treblinka, combattant du ghetto de Varsovie, il entre en vainqueur à Berlin avec l’armée russe. Aux Etats-Unis, il fait fortune. Ses livres, Au nom de tous les miens et dix autres ouvrages ont apporté, sagesse, raison de vivre et d’espérer à des millions de lecteurs dans le monde.
« C’est un grand monsieur qui disparaît, surtout en raison des témoignages qu’il a apportés sur sa vie. C’est un exemple pour la jeunesse », a estimé le bourgmestre de Ciney, Jean-Marie Cheffert. Martin Gray avait été fait en 2013 « citoyen d’honneur » de Ciney, ville des Ardennes belges où il partageait son temps depuis 2012, en alternance avec la commune bruxelloise d’Uccle.