M. Cambadélis appelle les socialistes « à arrêter de pleurer »
M. Cambadélis appelle les socialistes « à arrêter de pleurer »
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Dans un entretien au « Journal du dimanche », le premier secrétaire du PS assure que « rien n’est joué » pour 2017 et craint une dérive à la « Brutus » pour Emmanuel Macron.
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le 7 mars. | DOMINIQUE FAGET / AFP
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, appelle « les socialistes à se retrousser les manches et, pour commencer, à arrêter de pleurer » et craint qu’Emmanuel Macron « finisse en Brutus », dans un entretien accordé au Journal du dimanche du 24 avril.
Malgré les sondages en berne, le patron du PS affirme que « rien n’est joué » pour l’élection présidentielle de 2017, et veut « lancer la contre-offensive » face au « Hollande bashing totalement irrationnel » :
« Nous n’avons pas à rougir de notre bilan quand on se rappelle de ce que Sarkozy-Fillon-Juppé nous ont laissés en 2012. Face à une droite qui s’extrémise et une ultra-gauche qui ne veut pas gouverner, il y a un espace pour le candidat socialiste. Le pays ne veut ni de libéralisme radical ni de l’extrême droite. François Hollande est au centre du renouveau français en protégeant les Français et en modernisant la France. La seule ligne praticable, c’est la sienne : celle d’un réformisme juste. »
Le premier secrétaire du PS semble désormais écarter l’hypothèse d’une primaire de toute la gauche car « à partir du moment où on dit “primaire de toute la gauche sans Hollande”, on est dans une contradiction ».
« Une ère de juppémania »
Quant à Emmanuel Macron, omniprésent dans les médias cette semaine, « soit il élargit la majorité présidentielle en s’adressant à des gens qui ne nous écoutent pas, et à ce moment-là, il fait sa part de travail, soit il veut se substituer à la gauche. Mais on ne peut pas le faire dans le ni-ni. Cette ligne qu’il prétend porter ne permet pas de rassembler ».
« Emmanuel Macron s’imaginait en Sully [du nom du ministre réformateur d’Henri IV], il ne faudrait pas qu’il finisse en Brutus, comme certains l’y poussent », assène M. Cambadélis, dans une allusion au sénateur romain qui a donné le dernier coup de poignard à Jules César. Dans un entretien à la chaîne Arte qui doit être diffusé dimanche, le ministre de l’économie a encore affirmé que « la gauche aujourd’hui ne [le] satisfait pas ».
A droite, « nous vivons aujourd’hui dans une ère de juppémania. Alain Juppé est devenu le candidat des élites : déjà élu, toujours mutique. Ce sera le Balladur de 2017 », annonce enfin M. Cambadélis.