Pourquoi habiter dans les départements d’outre-mer coûte plus cher
Pourquoi habiter dans les départements d’outre-mer coûte plus cher
Par Mathilde Damgé
L’Insee publie une étude qui montre une inégalité des prix entre les territoires français, en particulier imputables à l’alimentation.
En 2009, un mouvement social a bloqué la Martinique pour protester contre la vie chère. | PATRICE COPPEE / AFP
+12 % en Martinique, Guadeloupe et Guyane, +7 % à La Réunion et à Mayotte : c’est le surcoût général des prix dans les départements d’outre-mer (DOM), selon une étude publiée jeudi 14 avril par l’Insee. Même en prenant en compte le fait que les habitants des DOM vivent et consomment différemment de la métropole (moins de consommation culturelle et sportive par exemple), la différence est frappante.
Ce décalage est surtout lié à l’alimentation. En 2015, le « surcoût » à payer pour se nourrir dans les DOM est de 38 % pour la Martinique, 34 % pour la Guyane, 33 % pour la Guadeloupe et 28 % pour la Réunion.
- Pour calculer cette différence de prix, l’Insee qui a réalisé cette étude utilise un outil appelé l’écart de prix de Fisher. C’est la moyenne de deux écarts (en l’occurrence, écart DOM/métropole et écart métropole/DOM) qui tient compte de l’adaptation des habitudes de consommation des ménages qui changeraient de territoire.
Pour Mayotte, le bilan est moins négatif mais les habitudes de consommation sont sensiblement différentes avec la métropole ; ainsi l’offre privilégie souvent des produits considérés comme bas de gamme en lien avec le niveau de vie de la population mahoraise.
Santé et téléphonie, la « punition » de l’outre-mer
Cette inégalité est alarmante dans d’autres secteurs de la vie courante : dans tous les départements d’outre-mer, se soigner coûte plus cher qu’en métropole, souligne l’Insee. Que ce soit en services de santé, en médicaments, en appareils et matériels thérapeutiques. Si on prend les prix bruts avant remboursement par la sécurité sociale et les complémentaires santé, les écarts sont de 17 % pour les Antilles-Guyane et de 15 % à La Réunion.
Même « punition » en ce qui concerne l’accès à Internet et à la téléphonie mobile : « Les ménages d’outre-mer n’ont pas bénéficié, contrairement aux ménages métropolitains, du développement des offres de forfaits low cost et de la baisse des prix qui a suivi », expliquent les auteurs de l’étude. Du coup, ce sont des services qui restent plus chers de 32 % environ aux Antilles et en Guyane et de 26 % à La Réunion, affirme l’étude.