Qui sont les trois Africains que Beyonce met en avant dans « Lemonade » ?
Qui sont les trois Africains que Beyonce met en avant dans « Lemonade » ?
Par Diane-Audrey Ngako
Samedi 23 avril, la chanteuse afro-américaine a dévoilé son sixième album sous forme de film. On y découvre trois artistes du continent.
Samedi 23 avril, Beyonce a dévoilé son sixième opus « Lemonade » sous forme de film, deux ans et demi après un album éponyme. En 2013, l’artiste afro-américaine avait fait découvrir au grand public l’écrivain nigériane Chimamanda Ngozi Adichie dans le titre « Flawless » où elle reprenait des extraits de son livre « Nous sommes tous des féministes » (Gallimard, 2015).
Warsan Shire, poétesse somalienne
Dans « Lemonade », Beyonce récidive en intégrant Warsan Shire, une poétesse engagée d’origine somalienne. Quasi inconnue du monde francophone, la jeune femme de 28 ans est l’auteur de deux ouvrages, « Teaching my mother how to give birth » (2011) et « Her blue body » (2015) chez l’éditeur Flipped eye. En 2013, elle a remporté le « Brunel University African Poetry Prize » à Londres, dont l’objectif est de promouvoir et célébrer la poésie africaine.
Tout au long de l’album, pour relier les différents chapitres de « Lemonade », Queen B récite plusieurs passages des textes signés Warsan Shire dont « For Women Who Are Difficult To Love » (« Pour ces femmes qu’il est difficile d’aimer »), « The Unbearable Weight of Staying » (« L’insoutenable pesanteur de devoir rester ») ou encore « Grief Has Its Blue Hands In Her Hair », (« Grief a ses mains bleues dans ses cheveux »), extrait de son second recueil.
Amaka Osakwe, styliste nigériane
L’Afrique est à l’honneur, notamment au début où Beyonce apparaît avec une robe en Wax, un imprimé aux influences africaines. La jeune activiste américaine Amandla Stenberg, figurante dans le film, porte du Maki Oh, de la styliste Amaka Osakwe, la marque la plus prometteuse du Nigeria, qui compte parmis ses clientes Michelle Obama.
Dans le quatrième chapitre de la vidéo, en noir et blanc, on retrouve Beyonce arborant une coiffure inspirée des femmes Mangbetu, un peuple d’Afrique Centrale très présent dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Laolu Senbanjo, artiste nigérian
Dans la même partie, on découvre les peintures corporelles du Nigérian Laolu Senbanjo sur l’artiste et ses danseuses. Sa particularité ? Créer de l’art visuel sur toile, objet, corps, en s’inspirant de la culture et de la spiritualité Yoruba, ethnie majeure de son pays d’origine que l’on retrouve aussi au Bénin.
Après une brillante carrière d’avocat à Lagos, Senbanjo, 34 ans, a choisi de quitter la capitale économique du Nigeria pour s’installer à Brooklyn et vivre pleinement de son art. Il s’est fait connaître du grand public il y a un mois pour avoir remis au goût du jour la mythique basket Air Max de Nike. Il appelle son style « Art sacré d’Ori », Ori signifiant en Yoruba essence, âme, destinée.
Une tournée mondiale « Lemonade » de Beyonce est déjà annoncée, mais aucune date africaine ne semble prévue, pour l’instant. Par le passé, la chanteuse a accepté de se produire dans quelques concerts privés, pour des dirigeants africains.