Carlos Ghosn, le 25 avril à Pékin. | KIM KYUNG-HOON / REUTERS

L’affaire du salaire de Carlos Ghosn fait des vagues jusqu’au sommet de l’Etat. Quatre jours après que les actionnaires ont rejeté la rémunération du président-directeur général de Renault, s’élevant à 7,2 millions d’euros, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, a haussé le ton, mardi 3 mai.

Interrogé sur le sujet lors des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, M. Macron a demandé au conseil d’administration de Renault, qui a décidé de maintenir la rémunération de M. Ghosn malgré le vote – consultatif – des actionnaires, de revoir sa position. Il faut « en tirer toutes les conséquences dans les prochaines semaines, sans quoi nous serions conduits en effet à légiférer », a prévenu le ministre.

Carlos Ghosn a perçu l’an dernier un total de 7,251 millions d’euros en tant que PDG de Renault, dont 1,737 million en numéraire. Le conseil d’administration a justifié sa décision de maintenir cette rémunération en s’appuyant sur la « qualité des résultats de l’année 2015, avec un chiffre d’affaires record de plus de 45 milliards d’euros, en hausse de 10,4 % ». Comme il l’avait fait l’an dernier, l’Etat, qui contrôle 19,74 % de Renault mais détient 20 % des droits de vote, s’est prononcé contre la résolution.