Un moteur dans le vélo : six ans de suspension pour la jeune cycliste belge
Un moteur dans le vélo : six ans de suspension pour la jeune cycliste belge
Par Clément Guillou
Le vélo de cyclo-cross de Femke Van den Driessche est le premier, le seul à ce jour, dans lequel un moteur a été trouvé par l’Union cycliste internationale.
Pour un moteur dans le vélo, ce sera donc six ans, deux de plus qu’un produit dopant lourd comme l’EPO. C’est ce qu’a décidé, à l’encontre de Femke Van den Driessche, la commission disciplinaire de l’Union cycliste internationale (UCI), qui en a fait l’annonce mardi 28 avril dans un communiqué.
Cette cycliste aux gains en carrière insignifiants, qui a toujours protesté de son innocence, devra également s’acquitter d’une amende de 20 000 francs suisses (18 192 euros environ) et des frais de procédure, et se voit déchue de ses titres de championne d’Europe et de Belgique espoirs, obtenus avant la découverte du moteur. L’UCI avait réclamé une suspension à vie et 55 000 francs suisses d’amende (50 000 euros), selon la presse belge.
Bruit qui court depuis 2010…
La Flamande de 19 ans avait été exclue des championnats du monde espoirs de cyclo-cross de Zolder, en janvier, après qu’un moteur et une batterie ont été trouvés dans la tige de selle d’un vélo présent dans son stand. Le moteur, révèle l’UCI dans son communiqué, était de la marque Vivax et s’accompagnait d’un interrupteur dissimulé dans la guidoline, équipé du système Bluetooth. La coureuse avait affirmé que ce vélo n’était pas le sien mais celui d’un ami, et qu’un mécanicien belge était à l’origine de la méprise.
Femke Van den Driessche a depuis annoncé la fin de sa carrière et renoncé à se défendre, estimant que cela lui reviendrait trop cher et que sa cause était déjà entendue. « Je veux pouvoir continuer à vivre en toute sérénité. J’espère que chacun pourra le comprendre et le respecter », a déclaré le mois dernier celle qui était harcelée en janvier par les médias flamands, friands de polémique comme de cyclo-cross.
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L’affaire avait confirmé que des moteurs pouvaient être glissés dans les vélos, un bruit qui parcourait le peloton depuis 2010. L’UCI, dont le président Brian Cookson communique volontiers sur le sujet, s’était presque réjoui de faire ainsi la preuve que son nouveau système de détection, des tablettes munies d’un scanner de résonance magnétique, était efficace.
Des contrôles vraiment efficaces ?
Depuis, l’UCI opère de très nombreux contrôles, scannant, selon la procédure, le cadre et les roues. Près de 300 vélos ont été contrôlés aux championnats du monde sur piste, puis 2 116 et 232 respectivement sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.
Une enquête du magazine « Stade 2 » et du journal italien Corriere della Sera a mis en doute, le 17 avril, l’efficacité de ces contrôles. A l’aide d’une caméra thermique pointée, au bord de la route, sur les vélos en action, les journalistes affirment avoir décelé des moteurs lors de cyclosportives en Italie mais surtout sur des courses professionnelles. Des coureurs soulignent néanmoins que les points de chaleur détectés sur un vélo ne sont pas forcément synonymes de moteur.
Le reportage, qui mettait directement en cause des coureurs comme Chris Froome ou Alberto Contador, n’en a pas moins déclenché une nouvelle polémique médiatique. Le syndicat des coureurs et le Mouvement pour un cyclisme crédible, groupement de plusieurs équipes majoritairement françaises, ont appelé l’UCI à renforcer les contrôles.