Au Brésil, l’avenir de Dilma Rousseff suspendu au vote des sénateurs
Au Brésil, l’avenir de Dilma Rousseff suspendu au vote des sénateurs
Le Monde.fr avec AFP et AP
Au terme d’une session marathon qui s’est prolongée au cours de la nuit, le Sénat devrait suspendre le mandat de la présidente brésilienne pour la soumettre à un procès en destitution.
Quelques militants pro-Rousseff se sont rassemblés devant le Sénat dans la soirée du 11 mai, à Brasilia. | ANDRESSA ANHOLETE / AFP
La présidente brésilienne Dilma Rousseff vivait probablement ses dernières heures au pouvoir, mercredi 11 mai au soir, les sénateurs s’apprêtant à suspendre son mandat dans la nuit pour la soumettre à un procès en destitution lors d’une séance plénière historique.
Les 78 sénateurs présents, sur un total de 81, réunis depuis le début de la matinée pour cette session marathon prenaient la parole à tour de rôle pendant 15 minutes pour défendre ou accabler la présidente. Après une séance de plus de 12 heures, à 22 heures (3 heures en France), à peine la moitié des sénateurs avait pu prendre la parole. Le vote électronique devrait ainsi intervenir tard dans la nuit de mercredi à jeudi.
L’issue du vote ne fait guère de doute, l’opposition de droite affirme disposer largement de la majorité simple requise (41 votes) pour suspendre Mme Rousseff de la présidence pendant un délai maximum de cent quatre-vingts jours et la soumettre à un procès en destitution.
« Une ambiance d’enterrement »
Accusée de maquillage des comptes publics, l’impopulaire dirigeante de gauche dénonce un « coup d’Etat » institutionnel. Dilma Rousseff a déjà emballé ses effets personnels, a confié dans la soirée à l’Agence France Presse (AFP) une source à la présidence où régnait selon lui « une ambiance d’enterrement ».
L’immense esplanade des ministères à Brasilia était, elle, pratiquement déserte. La barrière métallique installée devant le Parlement pour éviter des affrontements entre militants pro et anti-Rousseff ne séparait que quelques poignées de partisans.
Brasilia: les pro impeachment crient deja victoire, ss grande allegresse https://t.co/5XHfoDKJCZ
— gatinois4 (@gatinois)
La présidente devrait être remplacée d’ici à vendredi par son ancien allié devenu rival, le vice-président Michel Temer, 75 ans, dirigeant du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre) qui a claqué la porte de sa coalition à la fin de mars. En cas de destitution définitive de Mme Rousseff, M. Temer assumerait la présidence jusqu’aux prochaines élections générales (présidentielle et législatives), prévues pour 2018.