Brésil : une commission du Sénat recommande la suspension de Dilma Rousseff
Brésil : une commission du Sénat recommande la suspension de Dilma Rousseff
Le Monde.fr avec AFP
Si ce rapport est approuvé la semaine prochaine par un vote à la majorité simple de l’assemblée plénière du Sénat, la présidente sera automatiquement écartée du pouvoir pendant un délai maximal de six mois.
UESLEI MARCELINO / REUTERS
Une commission du Sénat brésilien a approuvé vendredi 6 mai par 15 votes contre 5 un rapport préconisant l’ouverture formelle du procès en destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff pour maquillage des comptes publics, qui implique sa suspension.
Si ce rapport est approuvé la semaine prochaine par un vote à la majorité simple de l’assemblée plénière du Sénat, Mme Rousseff sera automatiquement écartée du pouvoir pendant un délai maximal de six mois, en attendant un jugement final, et remplacée par son vice-président, Michel Temer.
Cette issue ne fait pratiquement plus aucun doute, une cinquantaine de sénateurs sur un total de 81 ayant déjà annoncé un vote défavorable à la présidente lors d’une session fixée mercredi prochain et qui pourrait s’étendre jusqu’à jeudi.
La présidente exclut de démissionner
Dilma Rousseff a de nouveau exclu vendredi de démissionner, lors d’un déplacement, avant même l’approbation du rapport de la commission spéciale d’impeachment du Sénat. « Je résisterai jusqu’à la dernière minute », a répété l’impopulaire dirigeante de gauche, réaffirmant que les pédalages budgétaires qui lui sont reprochés ne constituaient pas un « crime de responsabilité » prévu par la Constitution pour motiver la destitution du chef de l’exécutif. Et d’ajouter :
« Nous vivons une destitution sous forme de coup d’Etat. Ce qui est en jeu est une élection indirecte déguisée en destitution (...), et ceux qui sont en train d’usurper le pouvoir, comme malheureusement le vice-président de la République, sont complices de ce processus extrêmement grave. »
L’opposition accuse la présidente d’avoir fait supporter des milliards de dépenses incombant au gouvernement à des banques publiques, pour dissimuler l’ampleur des déficits et la gravité de la situation économique du pays, en 2014, année de sa réélection, et en 2015.