Black M, le 13 février 2015 aux Victoires de la musique. | BERTRAND GUAY/AFP

L’ancien ministre de la culture Jack Lang a déploré l’annulation du concert de Black M à Verdun, estimant qu’il ne fallait pas « capituler devant l’idéologie frontiste », samedi 14 mai sur France Inter.

« La Mairie de Verdun aurait dû maintenir le concert, et d’ailleurs c’est illégal d’interdire une manifestation artistique comme celle-là, aucune raison ne le justifiait, il n’y avait aucune menace à l’ordre public, aucun risque de violence. (…) Je souhaiterais que nous soyons nombreux à dire que nous condamnons cette interdiction. »

Le rappeur et membre du groupe Sexion d’assaut Black M devait se produire le 29 mai, après la cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun, à laquelle sont attendus le président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel.

« Un déferlement de haine, d’injures et de menaces »

Cette programmation avait suscité l’indignation de nombreux élus, essentiellement d’extrême droite et de droite. Après plusieurs jours de polémique, le maire de Verdun, Samuel Hazard, a décidé vendredi d’annuler le concert, justifiant cette annulation par des « risques forts de troubles à l’ordre public ».

Vendredi, le secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, avait exprimé dans un communiqué sa « colère de voir qu’un déferlement de haine, d’injures et de menaces force un élu à annuler le concert d’un artiste dans un pays où la liberté d’expression et de création sont des valeurs et des droits fondamentaux ».

« Dois-je rappeler que c’est justement pour ces valeurs de la République que nos soldats, venus de toutes les origines sociales, de tous les continents, de toutes les religions, et jeunes pour l’immense majorité d’entre eux, ont combattu et sont morts voilà cent ans à Verdun ? »