En Irak, l’Etat islamique revendique la destruction d’une partie des ruines antiques de Ninive
En Irak, l’Etat islamique revendique la destruction d’une partie des ruines antiques de Ninive
Par Madjid Zerrouky
Des images diffusées dimanche 15 mai par le groupe djihadiste confirment la destruction, au début de l’année, d’une portion des remparts et des portes de la ville assyrienne.
Image de la destruction de la porte de Mashki diffusée par l’EI, dimanche 15 mai 2016.
L’organisation Etat islamique (EI) a bien détruit au début de l’année les portes historiques de Mashki et Adad ainsi qu’une partie des remparts de l’ancienne ville de Ninive, près de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Des vestiges de l’empire néoassyrien datant pour certains du VIIIe siècle avant J.-C. et partiellement reconstitués au XXe siècle.
Des images postées par l’EI sur les réseaux sociaux, dimanche 15 mai, montrent un bulldozer qui s’attaque au site archéologique, abattant des pans entiers de l’édifice avec un bandeau revendiquant « la destruction de ruines idolâtres ». Des images qui confirment celles prises clandestinement par des habitants en février et corroborées par des images satellite en mai. Des destructions confirmées et condamnées par l’Unesco.
Le procédé rappelle la destruction au bulldozer, en février 2015, des ruines de la cité historique assyrienne de Nimroud, fondée au XIIIe siècle avant J.-C., située à 30 kilomètres au sud de Mossoul. Quelques semaines plus tard, c’est la ville antique de Hatra, vieille de deux mille ans, qui avait été dynamitée à l’explosif.
La porte de Mashki avant sa destruction.
Vestiges et empreintes historiques
En février 2015, les djihadistes avaient déjà saccagé le musée de Mossoul, le deuxième plus important d’Irak, détruisant notamment des sculptures datant du VIIe siècle avant J.-C.
Deuxième agglomération du pays, Mossoul s’est développée autour des ruines de Ninive, une des plus anciennes cités de Mésopotamie et ancien centre de l’empire assyrien. Capitale régionale de plusieurs empires musulmans qui se sont succédé dans la région, la ville fut également une agglomération importante pour les chrétiens d’Orient. Recelant ainsi autant de vestiges et d’empreintes historiques que les djihadistes s’efforcent de détruire et d’effacer. Quand ils ne se livrent pas au trafic d’antiquités.
Quelques semaines après la chute de Mossoul, en juin 2014, les djihadistes avaient ainsi fait exploser le mausolée du prophète Jonas. Une mosquée construite sur une ancienne église, elle-même érigée sur les fondations d’un temple assyrien.