« Améliorer la représentation des femmes dans les emoji » : tel est l’objectif affiché de quatre salariés de Google, qui ont proposé mardi 10 mai la mise en place de 13 nouveaux emoji représentant des femmes dans la vie professionnelle au consortium Unicode. Cette organisation est chargée de définir la liste des caractères universels pouvant être utilisés sur de nombreux supports numériques, parmi lesquels les emoji, ces petites icônes qui représentent des personnes, des émotions ou des objets.

Quatre salariés de Google ont proposé d’intégrer treize nouvelles émoticônes. | Google

« Nous pensons que nous pouvons avoir un impact très positif en ajoutant 13 nouveaux emoji qui dépeignent des femmes à travers un spectre représentatif de professions », expliquent-ils dans le document détaillant leur proposition. « Nous pensons que cela va valoriser et motiver les jeunes femmes (les plus grandes utilisatrices d’emoji), et mieux refléter les rôles essentiels joués par les femmes dans le monde. »

Ces emoji ou émoticônes, qui disposent de leur pendant masculin, représentent des professions dans le monde de la science, de la médecine, de l’industrie, de l’enseignement, de l’informatique, de la santé, des affaires, de l’agriculture et de la gastronomie. Un treizième représente une version féminine de David Bowie. « N’est-il pas grand temps que les emoji reflètent la réalité, qui est que les femmes jouent un rôle central (…) dans chaque profession ? », ajoutent les signataires.

Couleur de peau

Pour être intégrés à Unicode, et donc utilisables sur la plupart des appareils, cette série d’émoticônes doit être approuvée par le consortium, dont une réunion est prévue cet été. Sachant que l’un des quatre salariés de Google à avoir signé la proposition est Mark Davis, le président du consortium, il est fort probable que celle-ci aboutisse.

Plusieurs métiers sont représentés dans les « emoji » proposés par Google. | Google

La question de la diversité dans les emoji n’est pas nouvelle. En 2014, une pétition en ligne avait rassemblé plus de 4 000 signatures pour critiquer « le manque flagrant de représentations des autres ethnies » sur ces émoticônes. En 2015, le consortium en avait donc ajouté de nouveaux, variant la couleur de peau des personnages.

L’organisation, qui a déjà intégré plus de 1 500 emoji, sur plus de 120 000 caractères répertoriés, a été récemment critiquée par quelques-uns de ses contributeurs dans une chaîne d’e-mails interne, estimant que le consortium consacrait trop de temps aux emoji, au détriment d’autres caractères, comme ceux issus de langues anciennes. Il faut dire que les émoticônes sont massivement utilisées : selon la linguiste Gretchen McCulloch, qui a mené une étude à ce sujet, 4,6 % des messages que nous échangeons en ligne en contiennent. Un chiffre qui ne cesse de progresser.