Au moins deux policiers ont été tués, jeudi 12 mai, par un kamikaze de Boko Haram. Ce dernier s’est fait exploser à l’entrée d’un bâtiment officiel de Maïduguri, la plus grande ville du nord-est du Nigeria, alors que doit s’ouvrir samedi un sommet consacré à la lutte contre le groupe terroriste.

Boko Haram a revendiqué l’attaque dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux au nom de l’« Etat islamique dans la province d’Afrique de l’Ouest », l’appellation que se donne le groupe islamiste depuis son allégeance à l’organisation djihadiste il y a un an. Le kamikaze « a pu déclencher son gilet explosif dans la région de Maïduguri », affirme le communiqué.

Selon le groupe islamiste, « au moins 15 apostats » ont été tués dans cette attaque menée vers midi au siège du gouvernement régional.

Un « engin explosif artisanal »

Mais, selon le porte-parole de l’armée nigériane, Sani Usman, l’attaque n’aurait fait que deux victimes lorsque le kamikaze s’est fait exploser, pendant que le personnel de sécurité l’empêchait d’accéder à l’intérieur du bâtiment.

« Malheureusement, au moment où on tentait de l’arrêter, il a déclenché l’engin explosif artisanal qui se trouvait contre son corps, se tuant, tuant un policier et blessant grièvement un autre policier (…). Malheureusement, le policier blessé est mort par la suite », a déclaré M. Usman dans un communiqué, ajoutant que 18 personnes avaient également été blessées.

Mohammed Kanar, coordinateur régional des services d’urgences (NEMA), et un porte-parole de l’hôpital spécialisé de l’Etat de Borno ont également donné un bilan de deux morts et 19 à 24 blessés.

Des marchands qui se trouvaient sur les lieux ont indiqué plus tôt à l’AFP avoir vu un triporteur prendre feu devant le siège du gouvernement local.

Plus de 20 000 morts depuis 2009

Maïduguri, la capitale de l’Etat de Borno, est le fief historique de Boko Haram. Cette ville est le théâtre d’attentats à répétition depuis le début de l’insurrection islamiste en 2009.

Grâce à la contre-offensive musclée de l’armée dans la région et à une présence importante des forces de l’ordre en centre-ville, Maïduguri avait retrouvé son calme ces derniers mois.

Le dernier attentat-suicide dans cette ville remonte au mois de mars, quand deux femmes se sont fait exploser à Molai, en périphérie de la ville, tuant 22 personnes et en blessant 35 autres. Mercredi, l’armée nigériane a déclaré avoir déjoué un attentat contre une mosquée à Sulaimanti, une banlieue de Maïduguri.

Samedi, le président nigérian Muhammadu Buhari doit recevoir ses homologues des pays voisins, ainsi que le président français François Hollande et des hauts fonctionnaires américains et britanniques, pour un sommet consacré à la coopération internationale dans la lutte contre Boko Haram, qui sévit également au Cameroun, au Tchad et au Niger.

L’insurrection de Boko Haram a fait plus de 20 000 morts depuis 2009, principalement dans le nord-est du Nigeria.

Affaibli par l’intervention armée, le groupe islamiste multiplie les attentats-suicides, qui demandent peu de logistique, sur les marchés, dans les mosquées et les gares routières, des lieux en général très fréquentés.