Pourquoi la croissance française a finalement été meilleure en 2014
Pourquoi la croissance française a finalement été meilleure en 2014
Par Audrey Tonnelier
L’activité a augmenté de 0,7 % dans l’Hexagone en 2014 et non de 0,2 % comme l’avait calculé l’Insee. En cause, les « variations de stock », par nature difficilement quantifiables.
Siège de l’Insee à Paris, en 2015. | THOMAS SAMSON / AFP
Ce sont les aléas de la conjoncture macroéconomique. En 2014, le produit intérieur brut (PIB) français a finalement crû de 0,7 %, et non de 0,2 % comme on le pensait jusqu’à présent, a annoncé l’Insee, mardi 17 mai. La révision, à la baisse cette fois, est un peu moins forte pour l’année 2013 : l’activité a crû de 0,6 %, contre 0,7 % estimé auparavant. Pour 2015, l’Institut a en revanche confirmé sa précédente estimation d’une hausse de 1,2 % du PIB.
Pourquoi de telles modifications ? « Nous réalisons toujours trois campagnes d’estimations, en trois ans. La première est réalisée à partir d’enquêtes portant sur des échantillons d’entreprises. Pour 2014, nous avons désormais des résultats semi-définitifs, car nous intégrons les liasses fiscales des entreprises. C’est plus exhaustif et plus fiable, mais plus long à obtenir », explique Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Les résultats définitifs pour 2014 seront ainsi publiés dans un an, en mai 2017.
Cela ne change pas le scénario
Pour 2014, la hausse de 0,5 point de PIB de la croissance par rapport à l’estimation initiale s’explique notamment par « une contribution comptable plus importante des variations des stocks (+ 0,5 point contre + 0,2 point précédemment) », souligne l’Insee. Il s’agit du poste le plus sujet à modifications, car le plus complexe à comptabiliser, contrairement à la consommation ou au commerce extérieur.
En 2014, l’investissement a en revanche moins fléchi que ce qu’indiquait initialement l’Insee (- 0,3 % contre - 1,2 %). Quant au taux de marge des entreprises, il s’est révélé meilleur (+ 0,5 point contre - 0,3 point précédemment) « du fait d’une croissance plus marquée de leur valeur ajoutée et de rémunérations versées moins dynamiques que dans l’estimation précédente », note l’Insee. Il a atteint 30,4 % en 2014 (contre 29,4 % estimés auparavant) et 31,4 % en 2015 (première estimation).
Pour 2013, ce sont le recul de l’investissement des administrations publiques et la plus forte baisse que prévu du pouvoir d’achat qui expliquent la révision à la baisse de la croissance.
Pour M. Passeron, « ces révisions restent toutefois marginales et ne changent pas drastiquement le scénario des trois années écoulées, qui est celui d’une croissance modeste du PIB ». En revanche, elles mettent en évidence une moindre accélération entre 2014 et 2015. « Nous allons devoir intégrer ce facteur à nos prévisions pour 2016 », prévient le spécialiste.
L’Insee a également revu à la hausse le déficit public de 2015, qui s’établit à 3,6 % du PIB contre 3,5 % estimés précédemment, du fait d’une révision à la baisse du PIB en valeur.