32 militaires tués dans une attaque de Boko Haram au Niger
32 militaires tués dans une attaque de Boko Haram au Niger
Le Monde.fr avec AFP
Du côté de la secte, affiliée à l’organisation Etat islamique, « plusieurs morts et blessés ont été emportés » à Bosso, selon le ministère de la défense nigérien.
Des soldats nigériens à proximité de Malam Fatori, ville frontalière du Niger, qui a été identifiée comme le principal lieu de repli des combattants de Boko Haram après plusieurs défaites. | AFP/PHILIPPE DESMAZES
Au moins trente militaires nigériens et deux soldats nigérians ont été tués lors d’une attaque massive lancée par le groupe islamiste nigérian Boko Haram à Bosso, une localité du Niger proche de la frontière avec le Nigeria, a annoncé samedi 4 juin le ministère de la défense nigérien. « Le vendredi 4 juin aux environs de 18 h 50 (19 h 50, heure de Paris), des centaines d’assaillants du groupe terroriste Boko Haram ont attaqué le poste militaire de reconnaissance de Bosso », détaille un communiqué du ministère.
« Ils étaient venus au crépuscule à bord de voitures lourdement armés et au cri de Allahou Akbar [Dieu est grand], ils ont beaucoup tiré et brûlé plusieurs endroits de Bosso », a indiqué Elhaj Aboubacar, homme politique et résident de Bosso. « Nous ne savons pas où sont passés nos militaires, mais ce qui est sûr [c’est que] Boko Haram a fait tout ce qu’il [avait] à faire jusqu’au petit matin », a indiqué M. Aboubacar, ex-député.
Les positions de la ville reprises
« Les éléments de Boko Haram ont effectivement pris le contrôle de la ville temporairement mais à l’heure actuelle ils en ont été délogés », a assuré une source sécuritaire nigérienne.
« La contre-attaque menée tôt ce matin par nos forces de défense et de sécurité a permis de reprendre toutes les positions dans la ville de Bosso. La situation est sous contrôle et le calme est revenu dans cette localité », ajoute le communiqué. Le ministère nigérien a également annoncé « un ratissage en cours » mobilisant « tous les moyens terrestres et aériens ».
Le ministère donne un bilan de « trente militaires nigériens et deux militaires nigérians tués. 67 militaires nigériens et nigérians blessés ». Du côté de Boko Haram, affilié à l’organisation Etat islamique, « plusieurs morts et blessés ont été emportés », poursuit le texte sans fournir de chiffres sur les pertes adverses.
Il s’agit du plus lourd bilan infligé par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est entré en guerre les insurgés en février 2016. Le 25 avril 2015, les islamistes de Boko Haram avaient anéanti une position militaire sur le lac Tchad, faisant 74 morts, dont 28 civils. Trente-deux soldats avaient également été portés disparus.
Boko Haram perd du terrain
Cette attaque intervient alors que la Force multinationale mixte (Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun) s’apprête à lancer une offensives « décisive » contre Boko Haram dans la région du lac Tchad. Bosso est un petit bourg à un jet de pierre du Nigeria dans le bassin du lac où les éléments de Boko Haram se sont installés après avoir été chassés de plusieurs de leurs fiefs dans le nord-est du Nigeria voisin.
Bosso a été la première localité nigérienne attaquée par Boko Haram, le 6 février 2015. Depuis, cette région du lac Tchad, dans le sud-est du pays, proche des bastions des insurgés islamistes dans le nord-est du Nigeria, est en proie à d’incessants assauts de la secte terroriste.
Depuis 2009, Boko Haram a causé la mort d’au moins 20 000 personnes, au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger. Le groupe terroriste, combattu par une coalition militaire régionale, a perdu du terrain ces derniers mois.