Le marché des autocars longue distance progresse très rapidement. C’est le principal enseignement de la dernière livraison de l’Observatoire des marchés de transport Arafer, le régulateur du secteur. Lundi 13 juin, alors que Ouibus, la filiale de la SNCF, annonçait l’absorption de son concurrent Starshipper, Arafer a publié les données concernant les huit premiers mois de libéralisation de ce marché.

Au premier trimestre 2016, 1,1 million de passagers ont emprunté un autocar, contre 770 000 sur le trimestre précédent (qui englobait, cependant, les mois d’août et de septembre). C’est une augmentation de 69 % de la fréquentation. En huit mois, près de 1,9 million de personnes ont pris un « car Macron », une performance loin d’être évidente au moment du lancement du marché.

Depuis, selon trois des cinq opérateurs du marché, la croissance s’est poursuivie. Ouibus et FlixBus affirment, chacun, avoir transporté 1 million de personnes depuis leur lancement, en septembre 2015. Starshipper en revendique 200 000 passagers, tandis qu’Isilines et Megabus doivent présenter rapidement leurs résultats. Environ 2,5 à 3 millions de personnes auraient, en fait, été transportées depuis dix mois.

1 200 emplois créés

Selon Arafer, le chiffre d’affaires du marché s’établit, au premier trimestre, à 12,2 millions d’euros, en légère amélioration. Depuis son ouverture, le marché pèse donc 21,5 millions d’euros, un chiffre relativement faible quand on sait que les opérateurs ont d’ores et déjà investi plusieurs dizaines de millions d’euros. « La recette moyenne par passager s’élève à 3,30 euros hors taxe pour 100 kilomètres », précise Arafer. Cette libéralisation a permis de créer 1 200 emplois.

L’offre par autocar poursuit son développement, avec une hausse de l’offre de liaison de 25 % au premier trimestre 2016 (860 liaisons pour tous les opérateurs) et 150 villes sont aujourd’hui desservies. Le plus intéressant, cependant, est l’incidence de ces nouvelles lignes sur le réseau ferroviaire.

« Une première analyse intermodale avec l’offre de transport ferroviaire permet de constater que, pour 55 % des liaisons autocars commercialisées, il n’existe pas d’alternative au train en direct », indique Arafer. Cela n’indique pas si le car prend des passagers au train, mais que, pour une bonne part, le bus renforce l’offre de mobilité. A la fin 2016, Arafer promet une analyse de la concurrence multimodale (train, autocar et covoiturage).