« Brexit » : les positions contrastées des politiques britanniques
« Brexit » : les positions contrastées des politiques britanniques
A quatre semaines du référendum sur l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne, qui se tiendra le 23 juin, les électeurs restent partagés sur la question.
Les leaders du Labour, Jeremy Corbyn, et des conservateurs, David Cameron, sont tous deux en faveur d’un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Le chef du UKIP, Nigel Farage, milite pour une sortie de l’UE. | Reuters
A quatre semaines du référendum sur l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne, qui se tiendra le 23 juin, les électeurs restent partagés sur la question. Il en va de même pour la classe politique britannique, les camps du « in » et du « out » s’opposant parfois au sein du même parti.
Les conservateurs
Les conservateurs, au pouvoir, sont très divisés sur la question du « Brexit ». Le premier ministre, David Cameron, suivi par la grande majorité de son gouvernement, mène la campagne pour le « Remain » (« rester ») de son pays dans l’Union européenne. Mais il a laissé à ses ministres leur liberté d’opinion sur le sujet, et quatre d’entre eux (sur vingt-deux) militent pour le « Leave » (« quitter »), autrement dit le « Brexit » (« British exit ») : le ministre de la justice, Michael Gove ; celui de la culture, John Whittingdale ; la ministre chargée de l’Irlande du Nord, Theresa Villiers ; et le leader de la Chambre des communes, Chris Grayling (ministre chargé des relations entre celle-ci et le gouvernement).
La division est cependant plus visible à la Chambre des communes. Sur les 308 députés conservateurs — hors membres du gouvernement —, les partisans d’un « Brexit » étaient 132 à la fin de mai, ceux souhaitant rester dans l’Union européenne 149, selon notre décompte.
Les tories pro-« Brexit » ont un ambassadeur charismatique en la personne de l’ancien maire de Londres Boris Johnson, qui s’affiche à la fois comme opposant au maintien de son pays dans l’UE, et à David Cameron, dont il ambitionne de prendre la suite au 10, Downing Street.
A noter que les libéraux-démocrates (huit députés), alliés des conservateurs dans le précédent gouvernement Cameron, sont en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.
Les travaillistes
Le Labour a pris position en faveur d’un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Sept députés travaillistes soutiennent cependant une sortie de leur pays de l’UE, selon la BBC. Parmi eux, l’élue de Birmingham Gisela Stuart, qui codirige la campagne officielle « Vote Leave » avec le ministre conservateur de la justice, Michael Gove.
Le UKIP
La sortie de l’UE est la raison d’être du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP). La formation populiste et europhobe connaît un succès dans les urnes depuis plusieurs années. En 2014, il est même arrivé en tête lors des élections européennes, envoyant vingt-quatre députés au Parlement de Strasbourg. Si, en raison du mode de scrutin, le parti n’a gagné qu’un seul député lors des législatives de 2015, il a rassemblé 12,6 % des voix, ce qui en fait la troisième force du pays en termes d’électeurs.
Des disparités locales
- Au pays de Galles, le Plaid Cymru, principal parti nationaliste, est pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Cette formation a trois députés au Parlement de Westminster, et onze à l’Assemblée nationale du pays de Galles.
- En Ecosse, les indépendantistes du SNP (Scottish National Party) sont également contre le « Brexit », tout comme une grande partie des Ecossais, selon les sondages. Le parti, qui est à la tête du gouvernement d’Ecosse et est la troisième force du Parlement britannique avec cinquante-quatre députés, a prévenu qu’en cas de sortie, la question d’un nouveau référendum sur l’indépendance de la nation se poserait.
- En Irlande du Nord, le Parti unioniste démocrate (DUP), à la tête du gouvernement local, fait campagne en faveur du « Brexit ». Il a trente-huit députés à l’Assemblée d’Irlande du Nord, et huit à Westminster. C’est la seule des quatre nations constitutives du Royaume-Uni dont le leader est officiellement pour une sortie du pays de l’Union européenne.
Les autres partis d’Irlande du Nord, le Sinn Féin (quatre députés au Parlement britannique), le Parti social-démocrate et travailliste (SDLP, trois députés), le Parti unioniste d’Ulster (UUP, deux députés) sont tous en faveur d’un maintien du Royaume-Uni dans l’UE.