Bulletin de santé préoccupant pour les lycéens et étudiants
Bulletin de santé préoccupant pour les lycéens et étudiants
Le Monde.fr avec AFP
Problèmes d’argent, stress, comportements sexuels à risque… Le sondage OpinionWay/Smerep publié mardi 21 juin dresse un bilan de santé inquiétant des étudiants et des lycéens.
Pour 14 % des étudiants, se rendre chez un médecin coûte trop cher. Ce chiffre monte même à 20 % pour les étudiants franciliens, selon le sondage OpinionWay/Smerep publié le 21 juin 2016. | PHILIPPE HUGUEN/AFP
« Stress toujours très marqué, sommeil dégradé, comportement à risque sur le non-port du préservatif, manque de temps ou de moyens… » Chaque année, la Smerep (Sécurité sociale étudiante et mutuelle) ausculte la perception qu’ont les étudiants et lycéens de leur santé, de leur nutrition, de leur vie affective et sexuelle, de leur stress, de leur sommeil et de leur consommation de produits psychoactifs. Et chaque année, le - mauvais - diagnostic se confirme, soulignant, selon la mutuelle, « le caractère impératif de la prévention santé et la facilitation de l’accès aux soins ».
Fragilité financière
La première étape de l’enquête consiste en un rappel des « conditions de vie » des étudiants. On y découvre qu’un étudiant sur deux déclare rencontrer des difficultés financières. Ce chiffre est en hausse : l’an dernier, 40 % d’entre eux pointaient déjà ce problème. Selon les auteurs de l’étude, ces résultats « confirment la mise en alerte à exercer auprès des pouvoirs publics sur la fragilité financière de cette population ». D’autant que ce manque de moyens a un impact négatif sur la question de l’accès aux soins.
Ainsi, si 88 % des étudiants français se déclarent en bonne santé, c’est sur leur médication que le bât blesse. Seulement 16 % des étudiants vont systématiquement chez le médecin lorsqu’ils sont malades et 38 % pratiquent l’automédication. Pour 14 % d’entre eux, se rendre chez un médecin coûte en effet trop cher. Ce chiffre monte même à 20 % pour les étudiants franciliens.
Stress et problèmes de sommeil
Ce sondage montre également que la problématique du stress continue à jouer un rôle important : 38 % des étudiants et 27 % des lycéens estiment que le stress, essentiellement lié aux études, perturbe leur vie quotidienne. Pour 70 % des étudiants et 64 % des lycéens, leurs études sont à l’origine de problèmes du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes…).
Face à ce mal-être, un étudiant sur 10 reconnaît prendre des médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques ou médicaments contre le stress), et 68 % consomment de l’alcool, dont 29 % de manière régulière. Les alcools forts arrivent en tête devant la bière et le vin chez les étudiants qui sont également près de 30 % à déclarer être fumeurs (occasionnels ou réguliers) et 21 % à avoir déjà consommé du cannabis.
Comportements sexuels à risque
Concernant les comportements à risques liés à la sexualité, le sondage fait apparaître que la moyenne d’âge au premier rapport reste stable, oscillant aux environs de 17 ans chez les garçons comme chez les filles. 42 % des lycéens et 57 % des étudiants déclarent ne pas utiliser systématiquement un préservatif lors d’un rapport sexuel. 61 % des étudiants et 73 % des lycéens ne se font pas dépister systématiquement en cas de changement de partenaire, estimant pour plus de la moitié (53 %) ne pas avoir pris « un risque suffisant » ou ne pas savoir où faire le test (26 %).
Selon les auteurs de l’étude, ces données soulignent l’importance « des campagnes de sensibilisation à mener régulièrement auprès de cette population et, par extension, une meilleure prise en charge des pilules contraceptives ». Pour compléter ce sombre tableau, le sondage montre que deux étudiants sur 10 ont toujours de fausses croyances sur les modes de transmission du sida et qu’un étudiant sur 10 pense qu’il est aujourd’hui possible de guérir du sida.