Deux navires nord-coréens passent la frontière, tirs de sommation de la Corée du Sud
Deux navires nord-coréens passent la frontière, tirs de sommation de la Corée du Sud
Le Monde.fr avec AFP
Selon Séoul, un patrouilleur et un navire de pêche nord-coréens ont traversé la frontière en mer Jaune avant de rapidement battre en retraite après les tirs de sommation d’un patrouilleur de la marine.
Des soldats sud-coréens lors d’une patrouille sur l’île de Yeonpyeong à proximité de la mer Jaune. | JUNG YEON-JE / AFP
Un navire militaire sud-coréen a effectué des tirs de sommation vendredi 27 mai pour rappeler à l’ordre un patrouilleur et un navire de pêche nord-coréens qui avaient franchi la frontière maritime entre les deux pays, a assuré le ministère de la défense à Séoul.
L’incident est survenu au lendemain du plaidoyer pour une reprise des discussions avec Pyongyang du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, lui-même sud-coréen et en visite dans son pays, et alors que la Corée du Nord a fait ces dernières semaines plusieurs propositions de dialogue à caractère militaire pour enrayer l’escalade.
Les deux navires nord-coréens ont traversé la frontière en mer Jaune vers 7 h 30 locales (0 h 30 en France) avant de rapidement battre en retraite après les tirs de sommation d’un patrouilleur de la marine sud-coréenne, a affirmé un responsable du ministère.
Des intrusions courantes
La frontière maritime occidentale existant de facto entre les deux Corées n’est pas reconnue par Pyongyang, qui affirme qu’elle a été tracée unilatéralement par les Nations unies à l’issue de la guerre de Corée (1950-1953). Les deux camps se plaignent fréquemment d’incursions menées par l’autre côté et des affrontements limités se sont produits en 1999, 2002 et 2009. Les intrusions comme celle de vendredi sont assez courantes et débouchent rarement sur une escalade.
La Corée du Nord a exhorté une semaine auparavant la Corée du Sud à accepter la proposition de son dirigeant Kim Jong-un de tenir des pourparlers militaires et d’apaiser les tensions exacerbées par le quatrième essai nucléaire du Nord en janvier.
Le dirigeant nord-coréen avait proposé l’ouverture de ce dialogue dans un discours prononcé lors du congrès du Parti unique au pouvoir, qui s’est tenu début mai pour la première fois depuis plus de 35 ans. La Corée du Sud, qui dans un premier temps n’avait pas pris au sérieux cette proposition, l’a finalement déclinée, estimant ne pas croire à un « geste sincère ».
La Corée du Sud insiste pour que le Nord fasse un pas concret sur la voie de la dénucléarisation avant de s’engager dans un dialogue avec Pyongyang. La Corée du Nord a pour sa part déclaré à plusieurs reprises que son arsenal nucléaire n’était pas sujet à négociation.