En Chine, une pub raciste qui passe les Noirs à la machine
En Chine, une pub raciste qui passe les Noirs à la machine
Par Pierre Lepidi
Un spot vante une lessive textile qui a le pouvoir de transformer un Noir en Asiatique. La vidéo a déjà été vue près de 5 millions de fois sur Internet.
Extrait de la publicité pour la lessive chinoise Qiaobi. | YOUTUBE
Un spot vante une lessive textile qui a le pouvoir de transformer un Noir en Asiatique. La vidéo a déjà été vue près de 5 millions de fois sur Internet.
La lutte contre le racisme a encore de longs jours devant elle. Trois jours après le coup de colère lancé par des ambassadeurs africains pour dénoncer le racisme en Inde et « le climat persistant de peur et d’insécurité » que subissent les membres de la communauté africaine, suite à la mort d’un professeur congolais à coup de briques et de pierres, c’est cette fois la Chine qui diffuse une publicité raciste et xénophobe.
Volonté de vendre du produit lessive ? De seulement créer le buzz ? Ce spot publicitaire montre un ouvrier africain attiré par une jeune chinoise qui le pousse dans une machine à laver, après lui avoir mis dans la bouche une capsule de produit détergent. Un jeune Chinois, propre et fringant, en ressort après le lavage... Ce clip d’une stupidité affligeante a été vu 1,7 million de fois sur YouTube et 3 millions de fois sur Facebook.
Chinese detergent brand Qiaobi (俏比) ad
Durée : 00:50
La Chine, comme l’Inde, a-t-elle un problème de racisme envers les Africains, comme l’explique le Washington Post ? Toujours est-il que la vie des étudiants africains à Yiwu, une grande ville du sud de Shanghai n’est pas toujours simple. « Le plus difficile, c’est le racisme, explique au Monde Afrique un jeune Congolais. La plupart des Chinois nous regardent de travers. Au début, cela a été compliqué pour moi. Mais peu à peu, j’ai appris à accepter cette situation. Je sais que ce n’est pas de la méchanceté. Simplement, l’Afrique est pleine de clichés pour les Chinois. Ils doivent apprendre à nous connaître. »
« Les Chinois ne font pas la distinction entre les Africains, les Afro-Américains ou les Afro-Caribéens, précise Viola Rothschild, une chercheuse américaine qui travaille sur le profil d’étudiants boursiers. Les Chinois appellent toutes les personnes noires du nom de “hei ren”. Il y a beaucoup de stéréotypes les concernant qui vont de leur force physique, à leurs talents de danseur, en passant, bien sûr, par la violence. »