Mario Gomez face à Aaron Hughes, le 21 juin à Paris. | Thibault Camus / AP

« On veut gagner contre l’Irlande du Nord, on va gagner contre l’Irlande du Nord, on finira premiers du groupe, ensuite je crois que le huitième de finale sera à Lille. Je ne connais aucun autre parcours », avait expliqué Joachim Löw en conférence de presse avant la rencontre. Le sélectionneur allemand avait raison : en battant l’Irlande du Nord 1-0, la Mannschaft a conservé sa place de leader du groupe C, devant la Pologne, qualifié également après son succès contre l’Ukraine (1-0).

En alignant Mario Gomez pour disposer d’un véritable avant centre, Löw effectuait d’emblée un choix fort, et payant. Le grand attaquant allait en effet débloquer la situation à la demi-heure de jeu, en marquant de près sur un service de Müller. Avantage mérité, tant la Mannschaft avait maîtrisé les débats contre des Nord-Irlandais vaillants mais acculés en défense la majeure partie du temps.

Lors des 45 premières minutes, l’Allemagne s’est procurée sept occasions franches, sans compter celle amenant au but. Muet depuis le début de l’Euro, Müller entretenait cette statistique en jouant tantôt de maladresse (un duel perdu à la 7e minute, un tir à côté à la 22e), tantôt de malchance (tête plongeante sur le poteau à la 26e, plat du pied sur la barre à la 33e).

McGovern, la muraille verte

Pour l’Irlande du Nord, le spectacle était surtout dans les tribunes, avec cette incroyable armée verte dont les chants et les bonds n’ont cessé de faire vibrer, parfois trembler, un Parc des Princes où même les supporteurs allemands semblaient parfois profiter de cette animation plutôt que du match lui-même. L’ouverture du score de Gomez interrompit une seconde à peine la bronca permanente qui s’élevait du virage vert.

Il y avait peu de chance que la physionomie du match change après la pause, et l’exercice d’attaque - défense reprenait dès l’entame, avec un sauvetage du gardien Michael McGovern, très bon tout au long de la rencontre, devant Mario Götze (46e). Dans la suite de cette action, le même Götze tirait juste à côté du poteau, pas de quoi troubler les Verts qui bondissaient ensuite pendant au moins cinq minutes sans interruption, au rythme de leur fameux « Will Grigg’s on fire », certainement pour honorer en ce 21 juin la fête de la musique.

Malgré de nouvelles occasions pour Gomez, détournées par McGovern, ou Özil, à côté, la Mannschaft en restait sur ce 1-0 mal payé, mais suffisant pour s’assurer la première place du groupe C, à la différence de buts, devant la Pologne (7 points chacun, +3 contre +2). Pour l’Irlande du Nord, la troisième place avec 3 points et une différence de buts à zéro pourrait être synonyme de qualification dans le lot des meilleurs troisièmes. Ce serait inespéré, à l’arrachée. A l’Irlandaise.

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