Euro 2016 : les Slovaques contrarient les plans anglais
Euro 2016 : les Slovaques contrarient les plans anglais
Par Anthony Hernandez (Saint-Etienne, envoyé spécial)
Incapable de battre la Slovaquie lundi à Saint-Etienne (0-0), l’Angleterre termine deuxième du groupe B, derrière son voisin gallois.
Malgré une belle performance personnelle, Jamie Vardy et ses coéquipiers anglais ont été neutralisés par les Slovaques lundi à Saint-Etienne. | Kai Pfaffenbach / REUTERS
Grande favorite du groupe B, l’Angleterre a concédé un deuxième match nul en trois rencontres et ne sera pas première de son groupe malgré cinq points. Lundi, au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, les Anglais n’ont jamais trouvé la faille face à de vaillants Slovaques (0-0). Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Les occasions ont été multiples, grâce notamment aux très bons Nathaniel Clyne et Jamie Vardy.
Depuis dimanche soir, les Anglais avaient pris possession de la ville. On en attendait 30 000 environ. Inquiets à cause des événements de Marseille et les consignes strictes de sécurité transmises par la préfecture, les commerçants n’ont pas eu à se plaindre de cette présence en nombre. Toute la journée, les tireuses à bière ont fonctionné à plein. L’ambiance était bon enfant et la cohabitation pacifique avec les fans slovaques.
Pour être certaine de conserver la tête du groupe B, la sélection anglaise devait l’emporter. A Toulouse, cela aurait été pour le moins ironique que les Russes battent les Gallois au bénéfice des footballeurs anglais. A l’inverse, le Pays de Galles, six points, n’a jamais tremblé pour remporter une deuxième victoire en trois matchs et s’offrir une surprenante première place (3-0).
« Vardy’s on fire »
Le sélectionneur Roy Hogdson avait choisi d’aligner d’entrée la coqueluche du public, l’attaquant de Leicester Jamie Vardy. Daniel Sturridge sur une aile, Jordan Henderson et Jack Wilshere au milieu de terrain et Ryan Bertrand sur le côté gauche de la défense intégraient également le onze titulaire.
C’est un autre homme, le latéral droit, Nathaniel Clyne, qui provoquait des frissons dans la défense slovaque. Sur l’une de ses montées, son centre trouvait Vardy qui déviait au-dessus (4e). A la demi-heure de jeu, le très rapide défenseur de Liverpool semait les défenseurs adverses pour offrir une superbe passe en retrait à Adam Lallana.
Côté slovaque, seul Marek Hamsik, trop discret, faisait admirer par éclair sa technique. La crête la plus célèbre du football européen n’était pas aidée par ses coéquipiers guère inspirés. La présence d’un autre joueur coiffé à l’iroquoise, Juraj Kucka, ne suffisait pas à tromper l’ennemi.
Dele Alli n’a pas marqué lundi à Saint-Etienne. | Laurent Cipriani / AP
Déchaîné, Jamie Vardy, buteur lors de son entrée en jeu face au Pays de Galles, méritait bien les chants qui lui étaient consacrés : « Vardy’s on fire, your defence is terrified ». Il déviait d’abord un ballon de la tête pour Sturridge, contré in extremis par Peter Pekarik (8e). Puis, il prenait de vitesse Martin Skrtel avant d’échouer sur le gardien (16e). Le défenseur slovaque, surnommé « Terminator » à Liverpool, où il évolue depuis huit ans, paraissait à l’arrêt sur l’accélération de l’Anglais, beaucoup plus à l’aise que son concurrent Harry Kane, aujourd’hui sur le banc.
Nice plutôt que Paris
Juste avant la pause. Jan Durica faisait barrage de son corps sur une reprise de Jordan Henderson, peut-être l’Anglais le moins en convaincant avec Jack Wilshere, remplacé par Wayne Rooney à la 55e minute. La tactique regroupée des footballeurs d’Europe centrale était bien trop timide pour causer des problèmes aux Britanniques. Il fallait une quasi-bourde de Chris Smalling pour que Robert Mak ne soit à deux centimètres de tromper Joe Hart (52e). Vexés, sur l’action suivante, les Anglais étaient proches de l’ouverture du score : intenable, Clyne butait sur un très bon Kozacik.
Certainement informé que la première place était en train de leur échapper, au profit des Gallois de Gareth Bale dominateurs contre les Russes, Hogdson lançait Dele Alli, après Wayne Rooney. Le joueur de Tottenham s’illustrait instantanément en étant à la conclusion d’un centre de Henderson. Un pied slovaque s’interposait sur la ligne (61e). A un quart d’heure de la fin, Sturridge manquait de précision en pleine surface, avant d’être remplacé par Kane. Le siège des buts slovaques ne donnait rien.
Devancée par son voisin gallois, l’Angleterre ne verra pas encore Paris. La colonie de Sa Gracieuse Majesté devra descendre sur la côte d’Azur. A Nice, lundi 27 juin, les Anglais affronteront le deuxième du groupe F, constitué du Portugal, de la Hongrie, de l’Islande et de l’Autriche. A priori rien d’insurmontable. Avec quatre points, la Slovaquie, troisième, est plus que jamais candidate aux huitièmes de finale.
En cas de première place du groupe B, les Anglais devaient jouer à Paris leur huitième de finale. | JEFF PACHOUD / AFP