Fessenheim : l’indemnisation fixée par des experts indépendants, assure Emmanuel Macron
Fessenheim : l’indemnisation fixée par des experts indépendants, assure Emmanuel Macron
« L’Etat n’aura pas voix au chapitre » sur le montant de l’indemnisation versée à EDF pour compenser la fermeture de la plus ancienne centrale nucléaire de France, selon le ministre de l’économie.
En service depuis 1977, la centrale nucléaire de Fessenheim est la plus vieille de France. | FREDERICK FLORIN / AFP
Entendu, mercredi 25 mai, lors d’une audition devant la commission des finances du Sénat sur la politique de l’Etat actionnaire, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a assuré que le montant de l’indemnisation versée à EDF pour compenser la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim sera défini par des experts « indépendants », et non par l’Etat ou par le groupe.
Le 20 mai, dans un courrier de la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, adressé au PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, et que Le Monde avait pu consulter, l’Etat a proposé une indemnisation de l’ordre de 80 à 100 millions d’euros à EDF en contrepartie de la fermeture anticipée de la plus ancienne centrale nucléaire de France, en service depuis 1977.
L’Etat, actionnaire majoritaire, « n’aura pas voix au chapitre »
Un montant qui se révèle 20 à 50 fois inférieur aux précédents chiffrages. En septembre 2014, un rapport de l’Assemblée nationale évoquait une somme nécessaire de 4 milliards d’euros. Certains experts avaient ensuite mentionné une enveloppe de 2,5 milliards à 3 milliards d’euros, ce qui correspond à ce qu’espéraient les dirigeants d’EDF.
« Ce n’est ni le gouvernement, ni M. Levy, qui va définir le bon niveau de l’indemnisation », a assuré aux sénateurs Emmanuel Macron. « Ce sont des tiers experts, mandatés par les administrateurs indépendants, qui en bonne gouvernance (…) vont dire quel est le prix », a ajouté le ministre, jugeant inutile « de partir dans des débats abscons sur les chiffres ». « L’Etat lui-même, au conseil d’administration d’EDF, n’aura pas voix au chapitre », a-t-il insisté.
Le ministre, coutumier des prises de position contre son propre gouvernement, a également estimé que le calcul du montant de l’indemnisation serait assez simple : « C’est un calcul objectivable, en fonction de ce que l’ASN [Autorité de sûreté nucléaire] dira, de ce que les éléments de sûreté nous indiqueront et de ce que les expertises financières indépendantes donneront. »
La fermeture de Fessenheim, promise par François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012, est désormais fixée à l’horizon 2018. Le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, a estimé lundi que la proposition d’indemnisation du gouvernement était une « insulte » pour l’entreprise et a assuré qu’en cas d’alternance en 2017 « Fessenheim ne fermera pas ».