La Croix-Rouge alerte sur les difficultés d’accès aux soins des personnes précaires
La Croix-Rouge alerte sur les difficultés d’accès aux soins des personnes précaires
Le Monde.fr avec AFP
Pour les personnes « vulnérables », « prendre soin de soi est devenu une gageure » souligne un rapport de la Croix-Rouge rendu public jeudi.
La Croix-Rouge française veut alerter les pouvoirs publics sur les difficultés d’accès aux soins des personnes en situation de précarité, dans un rapport intitulé « Pacte pour la santé globale des plus vulnérables » et qui doit être remis jeudi aux ministres, parlementaires et acteurs sociaux et médicaux à l’occasion de ses Journées nationales qui débutent samedi 28 mai jusqu’au dimanche 5 juin.
« Personnes sans abri, migrants, familles monoparentales, personnes isolées, malades ou handicapées ... Pour toutes ces personnes vulnérables, prendre soin de soi est devenu une véritable gageure », souligne le texte. 18 % des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) disent ainsi avoir renoncé à consulter un médecin au cours de l’année écoulée pour des raisons financières et 27 % à des soins dentaires.
59 % renoncent à des soins généralistes
Les renoncements sont encore plus importants parmi les personnes fréquentant les accueils santé social (AcSS) de la Croix-Rouge, selon une enquête réalisée en 2015. Une sur deux est sans domicile stable, sept sur dix sont des hommes, âgés en moyenne de 47 ans, 80 % sont isolés socialement et 60 % sans emploi.
Parmi ces personnes, 59 % renoncent à des soins généralistes contre 3 % dans la population générale, et 65 % renoncent aux soins dentaires contre 10 % de la population. Cela principalement pour des raisons financières (70 % contre 15 % en population générale). 57 % n’ont aucune couverture médicale et 90 % n’ont pas de complémentaire santé. Près de 33 % des personnes accueillies en AcSS se jugent en mauvaise ou très mauvaise santé.
L’aide à la complémentaire santé (ACS), qui permet d’accéder à une mutuelle à moindre frais, n’est utilisée en France que par un peu plus d’un tiers des bénéficiaires potentiels, souligne également le rapport. En renonçant à l’ACS, les personnes se privent aussi d’autres droits qui y sont rattachés, comme l’accès aux tarifs sociaux sur l’énergie ou la dispense de paiement des franchises médicales, relève l’association qui relaie dans son réseau une campagne nationale visant à mieux faire connaître ce dispositif.
Durant les Journées nationales, les bénévoles de la Croix-Rouge organisent dans toute la France des quêtes sur la voie publique, dont le produit doit financer des actions de proximité.