Le récidiviste Sofiane Rasmouk condamné à la perpétuité
Le récidiviste Sofiane Rasmouk condamné à la perpétuité
Le Monde.fr avec AFP
Il est accusé d’avoir agressé et violé deux femmes à Colombes en 2013 alors qu’il purgeait une peine de prison mais bénéficiait du régime de semi-liberté.
Sofiane Rasmouk, jugé devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour tentative de meurtre précédée de tentative de viol, viol et vol avec violence, a été condamné lundi 30 mai à la réclusion à perpétuité. | JACK GUEZ / AFP
Sofiane Rasmouk, que les médias ont surnommé « le monstre de Colombes », a été condamné lundi 30 mai à la prison perpétuité. Il était jugé depuis une semaine devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour tentative de meurtre précédée d’une tentative de viol, viol et vol avec violence, alors qu’il se trouvait en semi-liberté. Il aurait agressé, à deux minutes d’intervalle, deux jeunes femmes qui ne se connaissaient pas, le 7 août 2013 au soir, à Colombes.
Le verdict est conforme aux réquisitions de l’avocat général selon qui « les possibilités de réadaptation » sociale de l’accusé étaient « des plus minces ». « C’est un prédateur sexuel », a-t-il asséné, estimant que l’accusé devait rester enfermé « le plus longtemps possible ». En l’absence de peine de sûreté prononcée par la cour, celle-ci est appliquée automatiquement, soit vingt-deux ans incompressibles.
« Malgré tout », son avocat s’est évertué lundi à souligner son humanité, plaidant pour « une solution juste » afin « qu’il reste un être humain, en vie ». « Il est notre frère, il est comme nous », a plaidé Francis Terquem, provoquant un murmure de protestations du côté des parties civiles.
24 condamnations depuis 2002
Le CV judiciaire de Sofiane Rasmouk, âgé de 28 ans, est déjà fourni : il a déjà reçu 24 condamnations depuis 2002 – essentiellement pour vols, trafic de stupéfiants, outrages ou dégradations, mais aussi pour agression sexuelle.
L’homme était placé sous le régime de la semi-liberté, déjà condamné par la justice pour agression sexuelle en septembre 2010. Puis, après août 2013, il n’avait pas toujours respecté les conditions de son régime de semi-liberté, sans que son conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation ne s’en soit inquiété.
Contrairement aux affirmations de M. Rasmouk, qui a toujours nié les viols et tentatives de viol mais reconnu avoir porté des coups, Francis Terquem a estimé que son client n’avait « pas voulu tuer » Priscilla, jeune femme qu’il a laissée pour morte en bas de chez elle, mais « la violer, oui ». Invité à s’exprimer en dernier, l’accusé, pourtant prolixe et véhément durant tout le procès, est resté coi dans son box vitré.
Placé dès ses 11 ans à de multiples reprises dans des institutions ou en famille d’accueil à cause de problèmes comportementaux graves, Sofiane Rasmouk a passé moins d’un an hors de prison depuis ses 18 ans.
« L’histoire de Sofiane Rasmouk, c’était l’histoire d’un désastre annoncé. A partir d’aujourd’hui, c’est l’histoire d’une tragédie annoncée », a noté M. Terquem dans sa plaidoirie, eu égard au statut de « pointeur » – violeur – qui promet son client à « un destin bien cruel » en milieu carcéral.