Un employé municipal asperge une décharge d’insecticide pour lutter contre la propagation du moustique vecteur du Zika à Jao Pessoa, le 22 février 2016. | ANDRE PENNER / AP

Le ministère brésilien de la santé et le Comité organisateur des Jeux olympiques de Rio ont exclu, samedi 28 mai, de reporter ou annuler l’événement prévu en août. La vieille, 150 experts scientifiques les avaient appelé à prendre une telle décision au regard des risques représentés par l’épidémie de Zika.

Les autorités reprennent à leur compte l’argument de l’organisation mondiale de la santé (OMS), selon lequel le mois d’août – en plein hiver austral – est celui où il y a le moins de moustiques aedes aegypti, vecteur du virus

Le Comité organisateur des JO Rio-2016 a quant à lui expliqué qu’il respecte la position des experts, mais qu’il choisit de « suivre » les recommandations de l’OMS, estimant la menace minime, rapporte le quotidien O Globo.

Pour le moment, « une annulation ou un changement du lieu des JO ne changerait pas de manière significative la propagation internationale du virus Zika », avait d’ailleurs estimé l’organisation internationale dans un communiqué publié tard vendredi. « L’OMS va continuer à surveiller la situation » et s’adaptera le cas échéant, conclut le texte.

« Impensable d’annuler les Jeux »

Certains sportifs attendus à Rio, ont fait part de leur inquiétude. Interrogée samedi lors du tournoi de tennis de Roland-Garros à Paris, la championne olympique en titre de la discipline Serena Williams a admis craindre le Zika, sans remettre en cause l’échéance : « C’est une chose que j’ai en tête. Je dois juste vraiment y aller super protégée. » L’actuel numéro 1 mondial masculin, le Serbe Novak Djokovic, a estimé « impensable d’annuler les Jeux ».

« Bien sûr, nous devons faire preuve de bon sens, la santé est ce qui compte le plus pour tous ceux qui seront là-bas. Mais nous ne devrions pas seulement penser aux personnes qui viennent à Rio. Que dire de ceux qui y vivent, vous voyez ? On ne parle pas tellement d’eux. »

Le Zika est lié à une microcéphalie du fœtus, une malformation grave et irréversible du crâne, et à un développement incomplet du cerveau. Le Brésil est le pays le plus atteint au monde par le virus, avec environ un million et demi de personnes contaminées depuis 2015. Une soixantaine de pays sont touchés dans le monde.

Comprendre l’épidémie de virus Zika
Durée : 06:28
Images : Universcience.