On a essayé… « We Happy Few », le jeu le plus dérangeant de l’E3
On a essayé… « We Happy Few », le jeu le plus dérangeant de l’E3
Par Damien Leloup
Le jeu d’aventure-survie de Compulsion Games propose une plongée dans les cauchemars de Kubrick, Orwell et Huxley réunis.
We Happy Few - Official E3 2016 Gameplay Trailer
Durée : 04:58
Ça ne va pas très fort, aujourd’hui. La journée avait pourtant commencé tout à fait normalement : tout allait bien au boulot, vous suiviez votre quota d’articles de presse à censurer, mais l’un des articles semblait avoir réveillé quelque chose en vous… Il est peut-être temps de reprendre une pilule de Joy, la drogue qui rend heureux. Ou, au contraire, d’arrêter une bonne fois pour toutes de vivre dans un état second et d’affronter la réalité, même si vos collègues semblent d’un seul coup beaucoup moins sympathiques – et beaucoup plus carnivores – qu’à l’habitude…
We Happy Few, le jeu de Compulsion Games qui sort le 26 juillet sur Xbox one et PC, est une plongée en plein cauchemar. Situé dans une Angleterre alternative des années 1960, il emprunte beaucoup à Bioshock et à Orange mécanique, pour sa violence assumée, mais aussi à 1984 d’Orwell et au Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Dans ce monde horrible et psychédélique, la civilisation se divise entre les « Wellies » – qui consomment du Joy à longueur de journée – et les « Downers » – qui vivent, par choix ou non, dans la réalité.
Drogue et survie
Et la réalité, sortie des beaux quartiers où vivent isolés les Wellies, n’est pas franchement rose : c’est chacun pour soi, et la survie est un enjeu de chaque instant, qu’il s’agisse de trouver à manger, à boire, un endroit pour se reposer ou d’éviter les assauts des habitants.
« Lorsque nous avons commencé à travailler sur le jeu, nous avons voulu par-dessus tout créer une atmosphère authentique, unique et crédible, explique Sam Abbott, l’un des créateurs du jeu. Nous avons travaillé de manière organique : nous avons pris le temps de travailler en profondeur sur chaque aspect du jeu, pour le développer progressivement, au fur et à mesure que l’équipe grandissait. »
Le résultat est très convaincant en termes d’ambiance : on rôde dans la ville, confronté à des messages de propagande anticommuniste, à des habitants tous plus dérangés les uns que les autres, à la recherche de nourriture… We Happy Few s’éloigne cependant des codes classiques de bon nombre de jeux d’aventure : la ville est générée de manière procédurale – deux parties ne devraient donc jamais se ressembler – et un système extensif de création d’objets permet de créer armes, outils, ou objets.
La démonstration présentée cette semaine à l’E3 laisse aussi entrevoir quelques défauts, comme un système de combat un peu limité, et un accent un peu trop fort mis sur la survie, votre personnage se déshydratant à vue d’œil. Mais elle annonçait une expérience qui laissera difficilement indifférent.