Orlando : le tireur avait fréquenté le Pulse et se serait radicalisé sur Internet
Orlando : le tireur avait fréquenté le Pulse et se serait radicalisé sur Internet
Selon plusieurs témoins cités par des médias américains, Omar Mateen était un habitué du Pulse, où il s’était fait remarquer pour son agressivité, liée à une consommation excessive d’alcool.
Trois jours après la tuerie qui a fait 49 morts et 53 blessés dans la boîte de nuit gay le Pulse à Orlando, en Floride, les informations qui parviennent au fur et à mesure permettent de dessiner le portrait de l’auteur de la pire tuerie de masse de l’histoire des Etats-Unis, Omar Mateen.
La piste du « loup solitaire » inspiré par des thèses djihadistes restait privilégiée, mardi 14 juin, par les autorités américaines pour expliquer les motivations de l’auteur du carnage, dont le passé, scruté à la loupe, recèle des zones d’ombre.
Omar Mateen avait fréquenté le Pulse
Une photo non datée d’Omar Mateen. | HANDOUT / REUTERS
Le quotidien local Orlando Sentinel a cité lundi plusieurs témoins assurant qu’Omar Mateen, Américain d’origine afghane de 29 ans, était un habitué du Pulse. Il s’y serait même fait remarquer à plusieurs reprises par son agressivité, liée à une consommation excessive d’alcool.
Parallèlement, un client régulier du Pulse a assuré au Los Angeles Times que le jeune homme utilisait le réseau social gay Jack’d.
Autre témoignage troublant, celui d’un ancien élève de sa promotion à l’académie de police d’Indian River Community College, où il avait étudié en 2006, qui a assuré au quotidien Palm Beach Post qu’Omar Mateen lui avait fait des avances.
Omar Mateen avait-il fréquenté le Pulse dans l’optique de préparer son attaque ? Ou ces éléments dénotent-ils une possible homosexualité de l’auteur de la pire tuerie de masse des Etats-Unis ? Impossible de s’avancer sur la question, pour l’heure. Ces informations compliquent la compréhension des ressorts psychologiques qui ont poussé cet agent de sécurité né à New York à passer à l’acte.
Deux voyages en Arabie saoudite
Omar Mateen travaillait dans une entreprise de sécurité, G4S, depuis septembre 2007. Selon CNN le tueur s’était rendu en 2011 et 2012 en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis pour des pèlerinages religieux. D’après la police fédérale, il avait des « antécédents violents ».
« Radicalisé » sur Internet
Lundi, le président américain, Barack Obama, avait annoncé que l’enquête faisait apparaître un Omar Mateen « inspiré par diverses sources d’information extrémistes sur l’internet ».
Il n’existe pas, à ce stade, de « preuves claires » laissant à penser que ce père de famille « était dirigé depuis l’extérieur » ou « qu’il faisait partie d’un complot plus vaste », avait expliqué le président des Etats-Unis.
« Il a annoncé son allégeance à l’organisation Etat islamique [EI] à la dernière minute, mais il n’existe pas de preuve à ce stade qu’il ait été dirigé par eux », a insisté le président. L’EI a pourtant confirmé lundi sur sa radio la revendication du massacre d’Orlando.
Le chef du FBI, James Comey, a lui aussi exprimé sa conviction que le tueur d’Orlando avait été « radicalisé » en partie sur Internet. Il a également évoqué « une inspiration potentielle » par des organisations terroristes étrangères.
Dans le collimateur du FBI
Omar Mateen était entré dans le collimateur du FBI en 2013, en raison de déclarations rapportées par des collègues de travail faisant suspecter de possibles liens terroristes. Le FBI avait alors mené une enquête plus approfondie, en interrogeant des témoins, en le surveillant, en vérifiant ses antécédents et en l’interrogeant deux fois.
Il avait attiré à nouveau l’attention de la police fédérale en 2014 en raison de liens possibles avec Moner Mohammad Abu Salha, le premier kamikaze de nationalité américaine en Syrie, qui avait grandi lui aussi en Floride avant de rejoindre le Front Al-Nosra, proche d’Al-Qaida. Ces enquêtes avaient été classées sans suite, faute de preuves ou d’éléments suffisamment inquiétants.
Malgré cela, Omar Mateen, titulaire d’un permis de port d’arme, avait pu se procurer très récemment deux armes (une arme de poing et un fusil), selon l’ATF, l’agence fédérale chargée de la lutte contre le trafic des armes à feu.
Des antécédents violents
Sitora Yusufiy, ex-femme d’Omar Mateen. | AUTUMN PARRY / AP
Selon le portrait qu’en a fait son ex-femme au Washington Post et lors d’une conférence de presse retransmise par CNN, Omar Mateen n’était « pas une personne stable » et lui semblait même avoir une personnalité « bipolaire » : il était colérique et il la battait souvent pendant les quelques mois qu’a duré leur mariage, à partir de 2009. Il n’était alors pas très religieux, elle ne l’avait, elle, jamais entendu soutenir le terrorisme, et il travaillait comme garde dans un centre pour jeunes délinquants. Il avait aussi voulu entrer dans la police. Sitora Yusufiy a aussi déclaré avoir été « sauvée » par sa famille, qui lui a permis d’échapper à son ex-mari.
Le père du terroriste, Seddique Mateen, estime pour sa part que son acte n’était en rien lié à la religion, y voyant plutôt des motifs homophobes. Il a relaté à NBC News que son fils avait été choqué de voir deux hommes s’embrasser à Miami, il y a quelques mois. Le Washington Post précise que son père animait une émission en dari (persan parlé en Afghanistan) sur une chaîne nommée Payam-e-Afghan. Sur l’une des vidéos postées sur YouTube, ajoute le journal américain, il remercie les talibans afghans et critique le gouvernement pakistanais.
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