Primaires américaines : M. Trump et M. Sanders pourraient s’affronter dans un débat télévisé
Primaires américaines : M. Trump et M. Sanders pourraient s’affronter dans un débat télévisé
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Dans l’émission « Jimmy Kimmel Live » sur ABC, mercredi soir, le milliardaire républicain s’est déclaré prêt à un débat avec le sénateur du Vermont. Celui-ci a dit avoir « hâte de débattre » avant la primaire du 7 juin en Californie.
Les chaussettes de John Hickenlooper, le gouverneur démocrate du Colorado, avec les portraits de Bernie Sanders et de Donald Trump, le 26 mai 2016. | DAVID ZALUBOWSKI/AP
Brooklyn vs The Queens. Cela pourrait être un titre des Beastie Boys, ou le titre d’un film improbable sur fond de rivalité de quartiers new yorkais. C’est en tout cas l’affiche d’un débat qui pourrait être haut en couleur entre Donald Trump et Bernie Sanders, l’outsider du camp démocrate avant les primaires de Californie, le 7 juin.
Debate or debatable? @RealDonaldTrump @BernieSanders #BernieTrumpDebate
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— JimmyKimmelLive (@Jimmy Kimmel Live)
Dans l’émission « Jimmy Kimmel Live » sur ABC, mercredi 25 mai en soirée, le milliardaire républicain s’est déclaré prêt à participer à un débat avec le sénateur du Vermont. Jimmy Kimmel a expliqué avoir proposé le débat à Donald Trump sur la suggestion de Bernie Sanders, invité de son émission le lendemain [jeudi soir].
« Si je débattais avec lui, nous ferions une énorme audience. Je crois que (…) je prendrais cet argent et que je le donnerais à des organisations caritatives qui le méritent. »
Cenk Uygur, le patron de l’émission politique « The Young Turks » (diffusé sur Internet en streaming et disponible sur YouTube) a proposé 1 million de dollars qui iront aux œuvres de bienfaisance si les deux candidats débattaient sur son réseau.
Donald Trump a depuis fait monter les enchères : à Bismarck, dans le Dakota du Nord, il a annoncé qu’il serait prêt à débattre avec M. Sanders pour 10 millions de dollars, qui seraient versés à des œuvres « caritatives destinées à la santé des femmes, ou quelque chose dans ce genre ».
Plus terre à terre, Bernie Sanders a laissé entendre qu’il était prêt à relever le défi dans un message publié sur Twitter.
« C’est parti. J’ai hâte de débattre avec Donald Trump en Californie avant la primaire du 7 juin. »
.@BernieSanders on debating Trump: "We're gonna have to rent out the largest stadium" in California.
https://t.co/If3J8Ikexu
— ABCPolitics (@ABC News Politics)
Les candidats républicains et démocrates aux primaires ne débattent généralement pas entre eux avant la fin du processus d’investiture.
Hope Hicks, porte-parole de Donald Trump, a déclaré à Reuters, jeudi dans un courrier électronique, qu’aucun projet formel de débat n’existait pour l’instant. Des représentants de M. Sanders n’ont pas répondu dans l’immédiat à des demandes de commentaires.
Les élus républicains dubitatifs
« Cela sera un cirque complet », assure Brad Bannon, un stratège du camp démocrate à The Hill. « Pour moi, cela montre plus qu’autre chose à quel point la politique américaine est devenu un divertissement. » La sénatrice démocrate de Californie, Barbara Boxer, supportrice de Hillary Clinton, affirme que s’il avait lieu elle regarderait le débat : « Je crois que ce serait rigolo à voir. »
Plusieurs élus démocrates au Sénat ont exprimé leur colère après l’annonce de ce débat. « C’est de la foutaise !, a lancé le sénateur démocrate de Virginie-Occidentale, Joe Manchin, cité par Politico. Cela confirme ce qu’on dit depuis longtemps. Ce n’est pas un démocrate. » Les membres du Parti, qui sont acquis à Hillary Clinton, estiment que le sénateur du Vermont devrait tourner la page des primaires.
D’autres considèrent, en revanche, que ce débat permettrait à Bernie Sanders de révéler aux yeux de l’opinion la vraie nature de Donald Trump, qui ne prend fait et cause en faveur de l’électorat populaire que pour des raisons électorales.
Hillary Clinton focalisée sur novembre
Bernie Sanders avait, dans un premier temps, proposé à Hillary Clinton un débat public. Mais la candidate démocrate, quasi assurée d’être investie par son parti, avait décliné, lundi.
« Nous pensons que le temps d’Hillary Clinton est mieux employé à faire campagne et à rencontrer directement les électeurs en Californie pour préparer la campagne de l’élection générale » du 8 novembre, a expliqué la directrice de communication de la candidate, Jennifer Palmieri, dans un communiqué.